Petits bonheurs vieux et nouveaux

“Oh mon Dieu! Une espèce de Seawall à quelques pas de ma maison? Ce n’est pas vrai! Je vais faire du jogging cinq fois par semaine.”

Voilà ce que je me suis dit dès mon arrivée dans ma famille d’accueil à Lyon, il y a maintenant plus de deux semaines. Depuis, j’ai été courir le long de la Saône un total de… trois fois. Évidemment, j’avais mal jugé mes capacités et ma discipline. Tout ce temps promis au jogging, s’est plutôt transformé en temps pour manger.

Quand j’arrive dans une nouvelle ville, surtout une ville dans laquelle je vais vivre pour six semaines, mes premières pensées sont seulement positives. Tout comme j’avais de grands espoirs de me tenir en forme, j’entretenais de grandes espérances à propos de ce nouvel environnement dans lequel je me trouvais. Tout particulièrement au sujet de mon quartier: le premier arrondissement n’a pas déçu mes attentes.

Placé sur la presqu’île et entre les deux rivières, le premier arrondissement est littéralement le centre de Lyon. Dans un sens figuré, à mon avis, c’est aussi le centre de l’action. Même si c’est le plus petit de tous les arrondissements, il n’a pas de défauts et il a beaucoup de choses à offrir. Quand j’ai appris qu’il y avait un café-glacier Amorino à environ cinq minutes à pied de chez moi, j’étais déjà convaincue. Cependant, ce détail n’est même pas le début des richesses de ce cartier. Les marchés chaque matin le long de la Saône avec des produits frais, les cafés le long de la place des terreaux et au-delà, et la Rue de la République avec sa succession interminable de magasins, tout cela se trouve ici. Il y a même un petit restaurant coréen, au cas où j’aurais envie de kimchi. Mes colocs m’ont dit que c’est un des arrondissements les plus chers pour y vivre et je les crois.

Évidemment, après quelques semaines, toutes ces nouveautés sont devenus routinières et mon enthousiasme original a commencé à diminuer. Au lieu de voir les côtés positifs, j’ai commencé à avoir le mal du pays. Le vent de la rivière me soufflait de la poussière dans les yeux, un sans-abris apparaissait chaque matin devant la porte d’entrée et je devais marcher pendant quarante-cinq minutes pour arriver en classe. Et ces cafés dont je parlais auparavant? Ils sont remplis de gens qui fument et cela crée des tunnels de fumée que je dois traverser chaque jour. Rester ici pendant encore un mois? Cette pensée me rendait malade.

Une soirée, je parlais de mon malheur avec un de mes amis sur Skype. Il m’a dit qu’au lieu de me plaindre des différences je devrais essayer de les apprécier. Et pour aider à combattre le mal du pays je devrais trouver des choses qui me rappelaient chez moi. Cette conversation a été un vrai coup de semonce et c’est alors que j’ai vraiment changé ma perception. Ce soir, j’ai trouvé le blogue ‘Lyon-Eats’ qui est un site web dédié aux anglophones qui vivent à Lyon. Sur ce site, j’ai trouvé une épicerie près de chez moi qui vend ma nourriture préférée, le beurre d’arachide (qui n’est pas très commun en France!) C’est à ce moment que je me suis rendu compte que mon arrondissement (et Lyon en général) n’est pas trop différente de chez moi. Et au lieu de me plaindre je devais profiter de petits plaisirs de la vie (comme ma découverte du beurre d’arachide!)

Chaque jour, je découvre quelque chose de nouveau dans mon arrondissement. Aujourd’hui, par exemple, j’ai découvert un marché de l’artisanat et des métiers d’art qui se passe chaque dimanche matin sur la Saône. J’ai acheté un porte-clef. Au lieu de me plaindre à propos des aspects que je n’aime pas de mon arrondissement, j’ai décidé de retourner à l’enthousiasme que j’avais initialement. Ce sont de petites choses qui nous rendent heureux et maintenant je peux dire avec confiance que le premier arrondissement est un quartier rempli de choses à la fois nouvelles et familières.

mon porte-clef

mon porte-clef

 

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