La place qui prend vie

Le son du bavardage reste constant tandis que la musique entraînante de l’une des brasseries, parvient jusqu’à la place. À droite, une fontaine sculptée, qui dépeint une femme puissante, essayant activement de monter quatre chevaux féroces et irrépressibles. La musique de la fanfare et du patriotisme continue de jouer qui permette à elle, la France, de diriger et contrôler les quatre grandes rivières du pays : la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne.

Soudainement, la musique change ; la force de la pression de l’eau a diminué ; le son de l’écoulement de la fontaine devient graduellement engourdissant ; un petit homme qui s’assoit en buvant son bière commence à fumer une cigarette. En transition, le bruit de la conversation entre les gens qui parlent semble mélangé à l’air rythmique de la nouvelle chanson.

Le soleil, qui brille fort, anime les couleurs monotones et pâles de la fontaine Bartholdi. En contrepartie, cette énergie déchaînée arrive à l’esprit de chaque personne et crée une ambiance vivante et pleine d’enthousiasme. Devant la fontaine, l’hôtel de ville se tient debout en gardant la place avec un œil vigilant. Le drapeau, qui reste sur la structure architecturale en forme de dôme, flotte au vent violemment contre le côté droit, comme il reste statique avec les petites rides qui glissent à travers successivement le bleu, le blanc et le rouge. Les statues et les figures sculptées sur ce grand monument historique regardent fixement vers le bas les piétons et les clients qui ne sont indifférents à leur présence.

Sans aucun doute, c’est un vent à décorner les cocus. En haut, les nuages commencent à se disperser et à converger pendant que les petites ouvertures du ciel bleu jettent rapidement un coup d’œil sur la place. Des nuages plus épais flottent tandis que des nuages fins et clairsemés courent à travers le ciel vers la ligne d’arrivée invisible. Au ras du sol, presque tous les sets de table crèvent d’envie de s’envoler, mais ils ont été maitrisés par les bouteilles ou les verres posés à chaque coin. Même les parasols fermés, qui fournissent de l’ombre, remuent doucement dans une position inclinée comme une robe fripée.

Une fois de plus, la musique change et devient plus calme. Le coup de vent diminue. Les rabats attachés sur les côtes des auvents claquent mélodiquement comme le mouvement d’un oiseau battant des ailes. Directement en-dessous des grands auvents qui protègent les gens qui mange de la force du vent et qui bloque la vue de l’entrée du musée des beaux-arts, l’ombre de ces rabats, qui est reflétée sur le plancher, se cache son image mystérieuse de l’éclat du soleil. La faiblesse du vent, pour l’instant, permet aux déchets qui tombent sur le sol de sautiller plus légèrement que le moment auparavant. La fumée de la cigarette du petit homme s’intensifie ; la chaleur du soleil produit une sensation hypnotisant ; et l’odeur de la nourriture commence à remplir l’air. C’est ici à la place des Terreaux où l’on peut éviter le despotisme de la pensée consciente.

Une Compréhension Mutuelle

« Bien joué Vincent ! »
« Merci Éric. Sais-tu où ma balle est allée ? »
« Oui, c’est à côté de l’arbre à droite. Il n’y a pas de soucis. »

 

Après que Vincent, mon père d’accueil, a pris le départ (l’endroit d’où l’on frappe la balle lorsqu’on joue un trou), l’un de ses trois amis, qui s’appelle André-Pierre m’a dit : « Éric, est-ce que tu peux regarder ma balle aussi ? »
Philou, l’autre joueur dans notre groupe, a plaisanté « tu n’as pas besoin de le faire parce qu’il ne va pas la frapper plus loin que le trou d’eau là-bas ! »

La première fois où je joue au golf en France, c’est l’une des choses qui me frappent. La plupart des gens qui jouent au golf ici ont au moins 55 ans ; à cause de cela, ils ont du mal à trouver leur propre balle après chaque coup. Pour moi, c’était étrange d’être la plus jeune personne sur le parcours de golf et d’aider quatre vieux hommes à trouver leurs balles.

Vincent m’a expliqué : « En France, le golf est plutôt un loisir pour les gens âgés, riches et privilégiés. Ce n’est pas très fréquent de voir un enfant ou un jeune homme comme toi qui peut même s’élancer avec un club de golf. C’est assez rare. »

Puis, je lui ai dit que le golf est plus ou moins considéré comme un sport. Quand j’avais neuf ans, j’ai fait partie d’un programme destiné aux enfants qui, pendant l’été, souhaitaient apprendre à jouer. La plupart d’entre eux étaient plus jeunes que moi. Plus important encore, c’est le fait que le golf soit un plaisir qui est plus encouragé à Vancouver peu importe l’âge et le statu économique.

Cependant, je n’étais pas la seule personne qui était mal à l’aise avec leur vision exclusive de cette activité. C’était même plus choquant pour les amis de Vincent de voir un garçon asiatique, de moins de 20 ans, jouer au golf de façon compétitive et qui peut aussi parler anglais et français. Même lorsque j’entre dans le magasin afin de payer le prix, les gens me jettent souvent des coups d’œil surpris. Alors, bien que je trouve troublant que le golf en France soit non seulement perçu comme une activité non compétitive et aussi une façon pour les vieux personnes de tuer le temps, par contre, les amis de Vincent ne se sont pas habitués à voir un joueur prendre beaucoup de temps à calculer la vitesse du vent, la longueur en yards et observer les pièges ou les obstacles qui sont autour de ma cible. Pour eux, je prends ce loisir beaucoup trop au sérieux.

Néanmoins, se demander si le golf est un sport ou un loisir n’est pas la question. Chaque joueur ne connait que deux adversaires : lui-même et le parcours. Par conséquent, c’est la façon dont on affronte ces deux adversaires qui compte. C’est aussi ce qui nous donne un type de plaisir irremplaçable. Bien sûr, tout au long des 18 trous, je leur donnais beaucoup de conseils et de petits trucs qui non seulement pouvaient aider à s’améliorer, mais pouvaient aussi donner un sens à leur activité qu’ils pratiquent souvent. De leur côté, ils m’ont permis de comprendre qu’on pouvait s’amuser sans se prendre trop au sérieux.

La Force Tranquille

Avant d’arriver en classe chaque matin, je passe devant des restaurants et une épicerie qui me semblaient très inhabituels quand je suis arrivé dans mon arrondissement. Ce quartier multiculturel et bigarré me donne l’impression de devoir trouver une occasion pour essayer autres choses que la nourriture française que je mange presque tous les jours.

L’une des choses que je voulais essayer depuis longtemps est la cuisine turque. Bien que Vancouver offre une grande variété de nourriture authentique, je n’avais jamais trouvé un restaurant qui vende les doner kebab répondant à mes standards difficiles. J’étais sûr que l’omniprésence de plusieurs restaurants de kebabs était une indication que n’importe quel restaurant pourrait être à la hauteur de mes attentes. Mon optimisme s’est avéré exacte.

Pendant ma pause déjeuner, je suis allé au restaurant qui s’appelle Üsküdar sur la rue de Marseille, moins de dix minutes à pied de l’université. Comme tous les autres restaurants de kebabs, il y avait un haut comptoir et un menu compliqué à comprendre. Toutefois, ce restaurant en particulière avait une file d’attente et une équipe de cuisiniers agités qui préparaient des assiettes et des kebabs tout en coupant en tranches du veau grillé accroché verticalement dans d’une grande rôtissoire. Avant de commander mon premier kebab à Lyon, l’un des vendeurs, un homme d’âge mûr souriant avec une moustache de « Super Mario », m’a demandé si j’étais prêt. Voulant que je ne savais pas trop comment passer ma commande, il m’expliqua généreusement les choix de sauces et de légumes et beaucoup d’autres combinaisons qu’il me suggérait d’essayer. Il ne parlait guère. Sa manière calme et sage contrastait avec le rythme soutenu du restaurant. Pendant que j’attendais mon repas en m’assoyant, je pouvais sentir sa concentration, ce qui est un peu étrange pour moi, car on m’a enseigné l’importance de la communication active quand à mon expérience travaillant dans un restaurant.

Enfin, mon kebab est arrivé. Toujours souriant, le vendeur m’a approché et me l’a servi sans rien dire. Je pouvais sentir aussi sa fatigue à travailler sans relâche en regardant ses yeux timides. Il tournait la tête, marchait en direction du comptoir et commençait déjà à préparer les commandes suivantes. Pendant ce temps-là, je mangeais le meilleur kebab qu’il m’a été donné de goûter jusqu’ici. C’était délicieux. Les ingrédients frais et les saveurs harmonieuses n’étaient pas les seules raisons de vouloir revenir chaque jour. L’expérience de regarder un homme gentil, clairement passionné par son travail et silencieusement occupé à rendre les gens heureux, est celle qui me fait apprécier la nourriture simple, honnête et authentique. Ce fut une vraie expérience culinaire plutôt qu’un simple déjeuner.

Dès que j’ai payé, il m’a dit « Merci, au revoir ! » Et je lui ai répondu « à demain ». Mais je lui ai menti. Après les cours, je suis revenu à Üsküdar et j’ai acheté un autre kebab afin de satisfaire mon nouvel amour pour la cuisine turque. Depuis ce jour, je suis retourné manger à cet endroit à quatre reprises, pour visiter l’homme qui non seulement me fait des kebabs incroyables, mais qui me les fait toujours avec un sourire.

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Les fragments du passé

Les noms des rues françaises sont compliqués à mémoriser. Pendant que je fais une promenade dans mon arrondissement, je me demande pourquoi ces noms en particulier leur ont été donnés. En regardant simplement les noms des rues, ponts, bâtiments et sites historiques, on peut bien comprendre l’histoire de France et pourquoi on a décidé de préserver certaines choses.

J’habite sur la rue d’Algérie dans le premier arrondissement de Lyon qui s’appelle le quartier Saint-Vincent. Il se trouve sur la Presqu’ile de Lyon, qui est entre les deux fleuves (la Saône et le Rhône) et qui est aussi entouré de deux collines : les pentes de la Croix-Rousse au nord et la colline de Fourvière d’autre côté de la Saône. Il serait absurde de raconter l’histoire de chaque nom de rue et les évènements chronologiques des constructions et des réparations de tous les bâtiments. Ce blogue ne prétend pas offrir une étude exhaustive sur « les origines » de cet arrondissement, mais je vais essayer de démontrer l’importance d’être plus conscient du contexte historique de notre environnement, ce qui est, à mon avis, une façon de mieux comprendre la pertinence des noms données aux rues.

Le 1e arrondissement est plus petit que les autres. Le 24 mars 1852, ce quartier ainsi que les arrondissements 2e à 5e ont été créés. La présence du nom Saint-Vincent semble caractériser uniquement. Par exemple, le quai Saint-Vincent au nord de la Saône et aussi l’Eglise Notre Dame Saint-Vincent portent le nom de Saint-Vincent de l’antiquité. A notre connaissance, l’histoire de Lyon a subi beaucoup de changements en raison des civilisations qui ont habité ici (les Romaines, les Gaulois, les Francs, etc.). Alors, il est important d’être conscient du fait que tous les bâtiments et les structures architecturales ont été détruits et reconstruits en plusieurs occasions. Par exemple, quand j’ai visité l’Eglise Notre Dame Saint-Vincent, je me demande comment est-ce que les ingénieurs à l’époque ont fait cette église merveilleuse ? Avec l’aide de Max Bobichon, le co-auteur d’un manuel historique Saint-Vincent : un quartier des bords de Saône, il semble que l’église ait été construite par les Augustins de 1759 à 1789. Après la Révolution française, en 1793, l’église a servi d’hôpital, puis d’entrepôt et quelques années après, d’école militaire de la Martinière en 1831. Étonnamment, en 1987, l’église a été détruite complètement par un incendie, mais elle a été rouverte en 1992 après quelques années de rénovation. Même le grand orgue a été installé en 1995. Si vous visitez cette église maintenant, on peut comprendre cette juxtaposition entre le style néogothique de l’extérieur et aussi les vitraux et l’orgue, qui ont été construite récemment dans un style plus ou moins moderne.

La métaphore du palimpseste pour comprendre le contexte d’une ville et ses métamorphoses interpolations est un thème qui se répète si on trace son histoire de la ville. Une perspective historique nous permet non seulement de trouver l’importance du passé, mais aussi la découverte des caractéristiques unique d’un arrondissement. A propos de l’Eglise Saint-Vincent, un mélange des d’éléments du lointaine passé et du passé récent est ce qui constitue le présent.

Le Musée des Deux Guerres Mondiales (Redux)

Two years ago in the summer of 2012, I visited the Army Museum and paid particular attention to the exhibition of the two world wars. At the time, modern history became exceedingly interesting to me. But of course, then, I was naive about what history was. Now, after my second year at UBC, being familiar with “the historian’s craft” and having explored the question of what is history, my redux at this exhibition has not only been reflection of my own growth of understanding the discipline but also a consciousness of being able to interrogate texts for which historical narratives are written, organized and compiled.

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Of course, this is a museum in France; thus my primary question is: How does an author write about the events of the first half of the twentieth century? What information is being emphasized, chosen to be included, omitted, briefly highlighted? These subtle intricacies explain the sorts of intentions, motivations and perhaps political agendas that the author either unconsciously or intentionally strives to pursue.

With a fresh understanding of E.H. Carr and Robert M. Stein’s exploration of the interaction between the historian and their facts as well as the linguistic turn which implemented new strategies of literary criticism, I read carefully the descriptions/histories written by the authors/editors of the museum. Whether it be surprising or not, French colonialism, imperialism and its “scramble for Africa” was depicted solely through propaganda posters of rallying its colonial peripheries to participate in war and fight for the Empire’s cause. Though I was not expecting a full holistic description of the social ramifications of European colonialism within marginalized colonies, I found it quite disturbing that the museum elected to make no mention about it. Instead, the average spectator would instead leave the museum with the impression that Soviet Russia and Nazi Germany were the defects of this so-called picture-perfect, “absolutist” history of the world, given that the ambiance within which the two countries were exhibited had a deliberate feeling of darkness, evil and a sense of blame for the casualties of world war two.

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Souvenez-Vous! Crimes Allemands

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Despite endless examples, the notable ones include: The causes of War and who was to blame; the  omission of other genocides (other than the holocaust) and civilian tragedies that were committed by the “Allies”; and the deliberate inclusion of adjectives and adverbs to distort certain events, etc.

Two years ago, I read texts uncritically, absorbed information within questioning its origins and believed in truth claims from its face value. Rather than be judgmental of the museum’s authorship, it is necessary to be aware that popular history is, from my understanding, a commonly present pursuit not only in newspaper articles, magazines, but now, also in museums.