Semaine 3 (du 17 au 21 septembre)

Posted by in 1. Le Moyen Âge

→ travail à faire:

  • pour lundi: lisez Marie de France, Lanval
  • pour mercredi: dans l’Anthologie: les poèmes de Rutebeuf, Christine de Pisan, et Charles d’Orléans (pp. 13-16)
  • pour vendredi: lisez les deux poèmes sur lesquels on travaillera à la loupe pendant le cours, en prenant des notes (soulignez, ajoutez des notes « sticky », des brins de papier, etc.):
    • Anthologie, Villon, « Ballade des dames du temps jadis » (pp. 17-18)
    • —, Marot, « De sa grand’ Amie » et « De soi-même » (pp. 19-20)
  • lisez les liens sur l’analyse textuelle
  • L’analyse textuelle cette semaine se portera sur
    • la versification, la structure, l’analyse formelle
    • les figures de style

LUNDI

→ Cours magistral: le Moyen Âge (4): notes

  • le travail de vendredi sur Lanval: introduction à la critique, le commentaire, et la dissertation
    • les débuts de toute écriture sur la littérature = lire + prendre des notes
    • comment prendre des notes, comment lire? stratagèmes (et d’où de choix de « l’étrangeté » comme fil conducteur)
    • le lexique, le champ lexical, le choix des mots, leurs associations, la sémantique, le sens
    • la grammaire, la syntaxe
    • comment travailler avec des notes? qu’est-ce qu’on peut en faire? l’explication, l’interprétation, le jugement critique et esthétique (voir aussi ici), la discussion: une conversation littéraire et une continuation de la littérature
  • la structure de base du commentaire:
    • voir (aujourd’hui et mercredi) RESSOURCES: LE COMMENTAIRE
    • et surtout: LE COMMENTAIRE: ce que c’est + une mise en pratique
    • l’introduction: identifier le texte (et son auteur) et le situer (au sein d’un texte, par rapport à l’œuvre, aux œuvres complètes, etc.)
    • la prise de partie: la sélection de ce qu’on analyse, la grande décision de ce sur quoi on commente, et l’explication de ce choix
    • que fait le texte? comment? pourquoi?
    • explication et démonstration: par des preuves (= citations textuelles) + des arguments, un raisonnement (y compris des commentaires et votre interprétation)
  • l’analyse et les niveaux d’analyse (lundi et mercredi):
    • Marie de France: la narratologie, l’analyse du discours, la diégèse (introduction: on y reviendra dans la semaine 6, avec Montaigne) 
    • comparaison (1): lai narratif vs. poème lyrique: le “moi” lyrique–l’auteur et l’autorité–contextes: historique, socio-politique, biographique–qu’est-ce qu’un « poète »?
    • comparaison (2): les formes poétiques: le genre, la forme, la structure
    • introduction aux figures de style (rhétorique, stylistique), aspect essentiellement (fundamentally) « littéraire » d’un texte et à lier au « style » particulier d’un auteur
    • le commentaire: continuation du travail de vendredi dernier
    • introduction en épilogue: les « Prologues » de Marie de France (aux Fables et aux Lais), les intentions d’un écrivain/poète, le commentaire, et la tradition médiévale (et antérieure) du commentaire de texte, de l’analyse textuelle (exégèse etc)

MERCREDI

→ Cours magistral: le Moyen-Âge (5): notes

  • exemples de trois commentaires, à trois étapes de composition:
    • un commentaire plus ou moins fini
    • l’ébauche: un plan de commentaire, y compris un choix d’angle d’approche et un raisonnement
    • des notes-brouillon pour un troisième commentaire: on y travaillera sur le vif, l’analyse interactive!
  • les textes sur lesquels on commentera:
    • Rutebeuf, « Que sont mes amis devenus? »
    • Christine de Pisan, « Je ne sais comment je dure »
      • voir aussi: petite étude analytique (fiches de lecture d’Hubert Steiner et les élèves du STG, Institution Jean-Paul II, Rouen)
    • Charles d’Orléans, « Le temps a laissé son manteau »
  • l’analyse de base: commençant par la présentation, l’identification, la description, et la catégorisation: auteur–titre–ouvrage–date–genre–forme–thématique
  • les formes fixes–la structure–formes carrées, circulaires–la strophe

VENDREDI

→ L’atelier d’écriture: l’analyse textuelle cette semaine se portera sur deux poèmes, lus et commentés lentement et en détail:

  • Anthologie, Villon, « Ballade des dames du temps jadis »
  • —, Marot, « De sa grand’ Amie » et « De soi-même »
  • la versification, la structure, l’analyse formelle
  • les figures de style
  • l’écriture des débuts d’un commentaire: le plan, les notes, un paragraphe complet

Ceci en préparation pour le 1e commentaire: à rendre (la 1e version) lundi prochain. Dans la version 2, on vous encourage à incorporer le matériel que vous aurez rencontré la semaine prochaine: vocabulaire critique (ex. « la métaphore »), vocabulaire technique pour la composition (ex. « il s’agit de… »).

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UN PLAN DE COMMENTAIRE GÉNÉRAL

  • L’INTRODUCTION
    • (identification et description: « c’est quoi? » + « par qui? quand? ») situer le texte: auteur, titre, contexte–ex. le poème de Rutebeuf, tiré de sa Complainte, écrite/rédigée vers le milieu du 13e s.; le poème de Charles d’Orléans, un de ses nombreux (344) Rondeaux (no. 103 dans l’édition de Mühlethaler)–et date. C’est tout! C’est court.
    • (description: « quoi? ») la forme: ex. poème lyrique: voir cet article sur les vers.
    • leur groupement (ex. Christine de Pisan: trois strophes: 4 vers+3 vers +5 vers = un quatrain + un tercet + un quintil);
    • la métrique et le mètre (même exemple: heptasyllabes isométriques)
    • la rime et la disposition des rimes (même ex.: abba aba abbaa = rimes embrassées + rime redoublée à la fin de la 3e strophe)
    • le nom de la forme si c’est une forme fixe: voir ici et ici (ex. un rondeau excentrique)
    • avec/sans refrain (ex. le 1e vers et les derniers vers des 2e et 3e strophes)
    • (« pourquoi? ») le sujet du poème, le résumé du sens général: le thème–ex. l’amour–et la thèse proposée par le poète–ex. l’amour est morte.
  • LE DÉVELOPPEMENT
    • (le commentaire = le « comment? ») la partie principale de votre analyse: l’analyse et l’explication
    • en soulignant la relation entre le FONDS–le contenu–et la FORME.
    • Les techniques formelles, les éléments/moments les plus importants, les parallèles, les contrastes, les répétitions, les variations, les figures de style (=imagery).
    • Leurs effets sur le lecteur.
  • LA CONCLUSION
    • Un résumé du sens général du texte: un rappel de l’introduction, surtout du « pourquoi? »
    • Les implications de la thèse / du thème / du fil conducteur que vous avez choisi dans le « pourquoi » (voir introduction)

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NOTES DE PLANIFICATION SUPPLÉMENTAIRES, ÉLABORÉES, etc.

[vous reverrez des éléments de ce matériel dans le cours magistral de mercredi, et dans ceux de la semaine prochaine; cette partie de ce poste / billet sera réécrit entre mardi et vendredi… NOTEZ BIEN: ce sont des notes supplémentaires, pas obligatoires… ]

INTRODUCTION:

1. SITUATION, IDENTIFICATION, DESCRIPTION

Version plus longue, pour un cours magistral et afin de donner un peu d’arrière plan. NOTEZ BIEN: vous n’avez PAS besoin de mettre ce type d’information dans votre introduction: c’est juste une petite phrase afin tout simplement d’identifier ce dont on parle (voir le plan ci-dessus).

IDENTIFIER L’AUTEUR: Qui est-ce? Époque médiévale et cultures orales: ajouter la question « qu’est-ce qu’un poète? » identification de l’écrivain: problèmes spécifiques médiévaux…

L’auteur et l’autorité:

  • l’anonymat, le pseudonyme, l’autorité et le pouvoir en ce qui concerne son propre travail
  • les manuscrits, les livres, leur fabrication, les mécènes, l’anonymat, la figure de l’auteur
  • aspects pratiques / vie réelle: la religion, les noms et le système féodal, les pertes / fuites d’information à travers les siècles…
  • le rôle et le statut social: changements. Petite comparaison dans ce cours: Marie, Rutebeuf, Christine, Charles.

Le milieu social qui change: l’urbain, l’université, la rue. la ville et les marchands: une urbanisation qui commence (en France) surtout au 12e s., croissance urbaine au 13e c. Une société qui change: comment se libérer du système féodal; comment monter dans la société; comment s’anoblir; les changements sociaux liés (en partie) aux Croisades et à l’appauvrissement de la noblesse.

(pseudo-)Marie de France

  • ce que dit Marie sur ses intentions: prologue + fin du lai; les autres prologues dans les lais; le contexte littéraire immédiat de son œuvre–l’intertextualité. Elle écrit des lais, dont la plupart ne sont pas arthuriens; des fables; et un Espurgatoire de Saint Patrice.
  • le contexte, l’arrière-plan:
    11e-13e s.: les Troubadours (poésie lyrique, en langue occitane; au sud de la France)
    12e-14e, France: les Trouvères (en langue française; en France et en Angleterre) ambulants, nomades–les poètes de la cour–les ménestrels, les jongleurs–les moines et les clercs–les problèmes de l’anonymat et de l’attribution; quelques exceptions, ex. Richard Cœur de Lion
  • un grand auteur contemporain: Chrétien de Troyes (surtout: le roman)
  • importance des mécènes (patrons): l’Angleterre angevine: Aliénor d’Aquitaine (m. Louis VII de France, Henri II d’Angleterre), duchesse d’Aquitaine, descendante de Guillaume IX (9e duc d’Aquitaine et 7e comte de Poitiers), « le premier troubadour » (1e poète connu en occitan)

Rutebeuf:

  • 13e. Milieu intellectuel/universitaire, et populaire. Pseudonyme.
  • Son œuvre: contrastes avec Marie de France: surtout des dits, beaucoup de poèmes satiriques, et plusieurs complaintes (l’extrait dans notre recueil est tiré de la Complainte Rutebeuf); mais aussi des chansons et de la poésie religieuse/spirituelle (ex. une Vie de Saine Marie l’Égyptienne): pluralité et diversité.
  • Sa complainte est une version satirique de la plainte–le planctus: celui-ci est d’habitude de ton surtout religieux + les chansons de toile/de femme, et les chansons de mal-mariée
  • Idée d’une œuvre complète. Le livre médiéval, et la coexistence de versions diverses, ainsi que de versions orales.
  • 13e siècle: essor de la poésie lyrique, du roman, de la nouvelle.
  • contemporains: Jean de Meun, Le Roman de la Rose.

Christine de Pisan:

  • fin 14e-début 15e; biographie intéressante; poète professionnelle; diversité de ses écrits… y compris la 1e version écrite de l’histoire de Jeanne d’Arc (1430)
  • arrière-plan historique: la grande peste, la guerre de Cent Ans (France-Angleterre: succession / droit au pouvoir)
  • innovation dans ce poème: des rimes purement féminins (on en parlera jeudi), un jeu expérimental avec le rondeau (satire de la forme, en faisant une version extrême?)

Charles d’Orléans:

  • prince français (« prince de sang »: la grande noblesse, la famille immédiate du roi), guerre de Cent Ans, pris à Azincourt (1415), captivité en angleterre (25 ans)
  • innovation: la forme du rondeau

2. LA FORME ET LA VERSIFICATION

Un lai = un récit court, écrit en vers, en couplets octosyllabiques. Écriture à la première personne, comme la poésie lyrique, mais c’est un « moi » qui raconte, plutôt qu’un « moi » qui est à la fois le protagoniste principal et le sujet principal du texte.

Un poème lyrique (Rutebeuf: lyrique et/ou satirique?)–une complainte–un rondeau (rondel: une danse)

La littérature et les genres littéraires (la forme, le mode, la typologie, les catégories), et son contexte:

  • la poésie lyrique, la poésie spirituelle, la prière, la plainte, la chanson de toile/de femme, la chanson de mal-mariée, la chanson de croisade, le débat
  • le récit: la chanson de geste (poésie épique, saga: ex. La Chanson de Roland), l’hagiographie
  • NB: les deux sens du mot « histoire » (history vs. story), au 12e s.
  • importance des vers pour la « littérature » pendant cette époque: une littérature qui est principalement en vers, même–comme on a vu avec Lanval–pour le récit
  • le roman (en vers ou en prose: récit long): genre qui comprend des éléments importants d’hybridité et de traduction (au sens large: ex. le Roman d’Enéas, « traduction » de l’Énéide de Virgile)
  • la nouvelle (récit bref), le conte, la fable–(dès le 13e): le fabliau, le dit, et des récits
  • le lai: exemple du phénomène des formes littéraires qui peuvent très bien se mêler
  • et puis:
    • l’histoire, l’historiographie, les traités, les œuvres didactiques (et la philosophie, la théologie, etc.), les encyclopédies
    • et puis encore: le livre médiéval: le recueil, la collection, la compilation (peut être composé de plusieurs textes, de genres différentes, et même des formes mélangées), le codex
    • intertextualité, une littérature « réseautée »: cycles (ex. arthuriens: Lancelot-Graal, Tristan, Perceval), souvent mis ensemble dans un même livre

3. LE SUJET, LE FONDS

Que dit le poème? Ex. l’amour, le désir, le trouble; aborder un thème, poser une question.

Problématique, mise en question du texte: sa raison d’être. Le « pourquoi? »

Quelles sont les intentions du poète?

Quels sont les buts, les effets prévus?

Possibilités d’explication qui viennent de l’extérieur du texte: la réalité vécue, la vie du poète (aspect biographique–ex. un Rutebeuf pauvre et endetté), la vie de tous les jours, les événements politiques / historiques et les nouvelles.

Un aspect important, par exemple, à l’époque de Marie de France: la légitimation du régime et le droit au pouvoir:

  • les Trois Matières:
    • la Matière de France / Charlemagne en France, et la royauté française: ex. la Chanson de Roland
    • la Matière de Rome surtout en Angleterre, ex. Wace, le Roman de Brut: proposition que les rois anglo-normands = descendants des Troiens
    • la Matière de Bretagne surtout en Angleterre au 12e s., puis en France aussi–transmission par les mariages politiques: Arthur et Cie. (ex. en arrière-plan au Lai de Lanval)
  • la traduction, dans le sens large.
    C’est à dire: l’adaptation, les versions, la réécriture, le remaniement, la transplantation / le déplacement, la moralisation (ex. conversion de matériel pré-Chrétien, par ex. les Métamorphoses du poète latin Ovide), la recombinaison des formes, des genres, du matériel (ex. Chrétien de Troies, le roman de Cligès)
    translatio imperii et translatio studii: la France = le nouvel empire romain (un peu plus tard, Paris = le nouveau Rome)

La poésie lyrique: l’expression du « moi »–l’amour, le désir, l’amitié–la joie–le regret, la nostalgie–l’évolution, la croissance, la psychologie, la réflexion, l’analyse de soi–la contemplation, la pensée.

La persuasion, la séduction: pensez au public / au lectorat: pour qui le poème a-t-il été écrit? qui vise-t-il?

4. L’ANALYSE

La relation entre le SON et le SENS, le FONDS et la FORME
= le « comment? »

Trucs et astuces:

  • la lecture à haute voix
  • la réécriture du poème à la main + l’annotation du texte

Les éléments formels à rechercher dans le poème:

  • les sons: les sons répétés–les échos sonores et le rhythme: effets de ralentissement/ d’accélération
  • le lexique: mots, idées, thématique; la voix et le moi: les verbes
  • la syntaxe: grammaire ex. temps du verbe–longueur de phrase, complexité/simplicité ex. ajout d’adjectifs–types de phrase: les hypothèses, les questions, la négation–les changements de vitesse
  • la structure: le vers, la rime et les échos sonores (ex. rime interne, la césure)–l’intervention de la syntaxe: l’enjambement–effets de ralentissement/ d’accélération: émotion, dynamisme, progression–les ruptures
  • la structure: les formes carrées et rondes, le chiasme, le rondeau–la danse–les refrains, les retours
  • la sémantique, le sens: les sous-entendus, les implications, les allusions–les jeux de mots–le registre: haut/bas–le ton, le style–humour, comique, le clin d’œil—-la description vs. l’action vs. les paroles et les pensées
  • les figures de style: les écarts par rapport à l’usage commun de la langue: jeux poétiques avec le SON et les IMAGES, l’allégorie; surtout la métaphore et la métonymie. Pour les figures: voir plus bas et dans les liens en haut.
  • les effets sur le lecteur = le « pourquoi »: poétiques–décoratifs–d’émotion–buts rhétoriques: persuader, convaincre, séduire (vaincre…)–la structure de l’argument de l’auteur–ses intentions déclarées / non-déclarées (Christine de Pisan, « et me faut, par couverture, / chanter que mon cœur soupire »)

Ne perdez pas de vue et guettez (look out for):

  • les éléments qui vous sautent à l’œil: l’insolite, l’étrange
  • les dessins qui se tracent (patterns)–les répétitions vs. les ruptures
  • ce que vous faites: le fait que vous êtes en train de chercher un « comment? » qui explique le « pourquoi? » du poème. D’où le fait que c’est un commentaire et une explication

Vocabulaire technique:

(pour le récit, y compris la poésie narrative comme le lai)

la narratologie

  • le personnage, le protagoniste, l’antagoniste
  • les paroles, la voix, le discours direct/indirect, les commentaires de/par la voix narrative
  • la diégèse et les niveaux diégétiques (Gérard Genette + le cinéma):
    • le niveau extradiégétique = le monde du narrateur omniscient en-dehors du récit
    • le niveau (intra)diégétique = le récit
    • le niveau métadiégétique / hypodiégétique = diégèse à l’intérieur de la diégèse…
  • vocabulaire:
    • l’auteur = l’écrivain, le poète (personne physique dans le vie réelle) vs. le narrateur, la voix poétique
    • le texte, le récit
    • le narrateur, la narration, la trame narrative (plot)
    • le narrateur extradiégétique (au premier niveau) vs. intradiégérique (personnage à l’intérieur du récit: récit enchâssé, mis en abyme)
    • le narrateur hétérodiégétique (absent de la narration) vs. homodiégétique (présent en tant que personnage)
    • le point de vue, la focalisation (zéro, externe, interne)
    • la locution, le locuteur, l’interlocuteur

Le parallèle en poésie lyrique: l’écrivain, le poète: l’écriture est d’habitude à la première personne + c’est une poésie personnelle (ou du moins la semblance de l’intimité…)

NOTEZ BIEN: L’INTERPRÉTATION A DES LIMITES

L’interprétation a des limites (Umberto Eco)!!! Attention à bien distinguer:

  • ce qu’on sait
  • vs. ce qu’on peut lire en sous-texte, entre les lignes
  • vs. ce qu’on peut en déduire
  • vs. ce qu’on ne sait pas

Et aussi:

  • dans la partie principale du commentaire: le texte vs le sous-texte
  • le texte vs. le contexte, l’intertexte, l’intratexte, le paratexte, le métatexte.

Dans l’analyse, l’explication de texte, le commentaire–la grande partie du travail se concentre sur le texte, en lisant de près. Oui, le poème n’existe pas dans le vide (vacuum); et oui, vous pourriez en parler du contexte (etc.) à la fin de l’analyse, si c’est à propos, si c’est nécessaire, et s’il vous reste assez de place pour le faire.
Vous pourrez le faire dans la conclusion (voir ci-dessous), et vous en parlerez un tout petit peu dans l’introduction, quand vous décrivez et présentez le texte.
Mais:

  • ceci n’est pas une dissertation
  • ceci n’est pas de l’histoire littéraire; ni de l’histoire; ni de la biographie
  • ceci n’est pas un travail de recherche

5. LA CONCLUSION

Un résumé du sens général du texte: un rappel de l’introduction, surtout du « pourquoi? » Le but a-t-il été atteint? une question résolue? une proposition bien démontrée et résolue? l’effet désiré a-t-il été produit?

Les implications de la thèse: c’est aussi ici qu’on pourra parler des aspects

  • intratextuelles: ex. l’extrait de la Complainte Rutebeuf par rapport à l’ensemble de ce poème
  • intertextuelles: ex. « Le temps a laissé son manteau… » de Charles d’Orléans en relation avec ses 343 autres rondeaux; les images dans ce poème et leur expression ailleurs dans toute l’œuvre complète de Charles
  • contextuelles: ex. les idées exprimées dans le poème de Christine de Pisan et leur expression dans les écrits–poésie ou non–de l’époque; ou dans toute la poésie: donc implications pour toute l’histoire littéraire. Ex. Charles d’Orléans invente une nouvelle forme, le « rondeau »: expérience (experiment) réussie?

Les implications: une version moins élaborée–comme on ne vous demande pas de lire toute l’œuvre de chacun des poètes au programme dans ce cours!!!

  • faire des comparaisons avec les autres poèmes dans ce cours
    (ex. le vent dans le poème de Rutebeuf et dans celui de Charles d’Orléans; le rondeau de Charles d’Orléans vs. le rondeau de Christine de Pisan)
  • les effets de style: le pur plaisir de jouer avec la langue: esthétique, créativité/création
    (ex. dans le poème de Rutebeuf)
  • jouer avec le lecteur, produire des effets, l’émouvoir, l’impressionner, faire travailler le public–surtout avec les muscles du cerveau et de l’imagination
    (ex. dans le poème de Christine de Pisan, son dolent cœur qui fond d’ire et qui soupire)
  • en changeant la langue, et en communiquant ce changement au lecteur: changer sa perception du monde (médiée à travers la langue) et changer son monde; changer la langue elle-même et changer le monde lui-même…
    (ex. dans le poème de Charles d’Orléans, le temps (the weather) qui a laissé son manteau […] et s’est vêtu de broderie.)