C’était ma première fois dans un service d’autopartage en Europe! Le Russe était curieux, mais il était aussi nerveux. Bien sûr, j’avais un peu peur d’avoir un personnage bizarre dans mon Blablacar. Ce matin-là, je suis arrivé au point du rendez-vous, et j’ai rencontré deux gars vraiment cool, qui étaient des jeunes voyageurs et des étudiants, tout comme moi. « C’est magnifique» je me suis dit. Nous avons attendu le troisième passager pour vingt minutes, jusqu’à ce que quand Bob arrive.
Alors, imaginez un homme… avec qui on ne voudrait pas prendre un BlaBlacar. Je parle d’un type d’hommes qu’on ne veut pas voir tout à coup dans une ruelle sombre à trois heures du matin, tout seul, où son téléphone portable n’est pas chargé et où personne n’entendra pas son appel au secours! Je sais qu’il ne faut pas que je me fasse une opinion d’un homme inconnu, mais je suis certain que tout le monde serrerait son portefeuille un peut plus fort s’ils voyaient Bob dans cette ruelle sombre. Je vais l’appeler Bob parce que cet homme, qui était purement français, avait un nom typiquement américain (une autre raison pour laquelle j’ai trouvé ce personnage très louche).
Bob était d’âge mûr et pas très grand. Il faisait peut-être un mètre soixante-dix . Je pensait qu’il avait quarante ou quarante-cinq ans. Il s’est assis sur le siège en arrière (merci mon dieu j’étais en avant!) et a excusé son retard avec une voix de quelqu’un qui fumait depuis les années du lycée. Ses vêtements étaient vieux et usés. Les jeans bleus étaient devenus gris, presque cendrés, à cause du temps. Son jacket noir, qui était deux tailles trop grand pour lui, lui faisait ressembler à un cambrioleur de banque. Dans la voiture, Bob avait l’air extrêmement fatigué comme s’il n’avait pas dormi depuis deux jours. Il s’est endormi immédiatement.
Curieusement, J’ai trouvé que son physique ressemblait beaucoup à celui du petit voleur Harry dans le film Home Alone, mais Bob avait un visage plus vieux et foncé. Il avait beaucoup de rides et mis à part un peu de cheveux gris sur son menton, Bob était chauve. Il avait un visage d’un homme qui a vu beaucoup de choses dans la vie… de mauvaises choses. J’ai vu ses yeux quand il s’est réveillé après une heure. Des yeux glacés bleus, froids, éteints.
Le portrait a commencé changer après qu’on avait arrêté pour le petit-déjeuner. À la brasserie près d’une station essence, Bob nous a invités pour du café et des pains du chocolat. C’était très gentil, j’ai pensé…« Peut-être, il n’est pas un voleur ou un tueur en série» je me suis dit.
Après tout, Bob était l’une des plus gentilles personnes que j’ai rencontrées en France. Pendant le voyage, Il parlait beaucoup de son pays, de sa famille, et de son travail. Il a donné son opinion sur les meilleurs sites et cafés à Milan, où il habitait depuis dix ans. Quand nous sommes arrivés à notre destination, il m’a expliqué le système de métro de la ville et a donné des oranges at des pommes pour mon visite. Bob m’a dit «Bon voyage Oleg ! », et est allé à retrouver sa femme et ses deux enfants.
Je fais la promesse de ne pas juger des étrangers à l’avenir… pas beaucoup.