Une réflexion sur mon apprentissage des langues

J’ai grandi en tant qu’enfant unique dans une maison anglophone. Au moment d’aller à l’école, mes parents m’ont inscrit dans une école privée juive très religieuse. Bien que nous soyons une famille laïque, ils ont estimé qu’il était important que j’apprenne l’hébreu. Au début, j’aimais apprendre tous les sons et les lettres que j’ai reconnu de notre synagogue. Je suis fascinée par mon nom, qui sonnait de la même manière dans les deux langues… mais il utilise l’orthographe si différent ! Cependant, j’ai commencé à perdre de la motivation. Les autres étudiants parlaient yiddish ou hébreu chez eux et ils comprenaient les leçons plus facilement que moi. Plus, chez moi, ma curiosité était encouragée, mais pas à l’école. Alors, par le quatrième année mes parents m’ont permis de passer à l’école publique. Là, j’ai commencé à étudier le français de base.

Moi et ma mère à mon école (1990)

Au lycée, j’ai choisi de suivre le français jusqu’en 12e année, et même si ce n’était pas une classe où j’ai brillé académiquement, je l’ai adoré parce que c’était une classe où je me sentais libérée de l’anxiété. La plupart des angoisses que j’avais à propos de l’école impliquaient d’essayer d’atteindre la perfection, et en cours de français, j’avais l’impression que j’avais le droit de faire des erreurs et de prendre des risques, car nous avions tous l’impossibilité d’être parfait dans cette langue ! En outre, en raison du fait que le français était un cours électif, les nerds (comme moi) avaient tendance à prendre le français tandis que les étudiants les plus populaires avaient tendance à prendre l’espagnol. Regroupées au fil des ans, notre petite cohorte d’étudiants français a créé une communauté qui était un espace sûr pour être créatif. Enfin, l’une de mes motivations les plus marquantes pour apprendre le français était ma place dans le monde. En grandissant et en commençant à explorer mon identité canadienne je me suis senti un devoir patriotique d’apprendre la culture canadienne-française et de contribuer aux efforts de préservation de la langue.

Une amie et moi pratiquons pour un sketch en cours de français (2003)

Je suis devenue enseignante de français en 2010 quand on m’a proposé un poste de professeur de sciences humaines à la condition que j’enseigne également un bloc de français 8. Je me suis retrouvé à réviser avec fureur les concepts grammaticaux de base la nuit avant que je dusse les enseigner ! Cependant, grâce à cette expérience, j’ai compris à quel point l’enseignement des langues peut être agréable. J’ai décidé d’améliorer ma compétence en français pour enseigner tous les niveaux de français de base. J’ai assisté beaucoup d’opportunités de développement professionnel comme UBC à Quebec, UBC Continuing Education, Bootcamp FrancoFUN, et les classes de l’Alliance Française. Plus important, en 2016 j’ai reçu mon diplôme du département d’éducation des langues et de la littératie à UBC, le même département dans lequel je fais présentement ma maitresse d’éducation.  En ce moment, je connais, probablement, le plus français que tout autre moment de ma vie ! Sachant que j’ai passé la période critique pour certains aspects de mon apprentissage, ainsi que de vivre en dehors d’un milieu français, j’accepte que je ne développe probablement pas d’intuitions natives. Mais, j’essaie !

1 réflexion sur « Une réflexion sur mon apprentissage des langues »

  1. IsabelleD

    J’aime beaucoup comment tu parles de la classe de français comme d’un espace qui encourage les risques et qui accueille les erreurs. J’ai l’impression que les étudiant.e.s qui se retrouvent dans nos classes (particulièrement au niveau débutant), sentent qu’ils.elles peuvent respirer et s’exprimer de manière souvent plus libre que dans les cours de leur programme principal et c’est très intéressant de les voir s’ouvrir un peu plus chaque jour.

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