Finalement Paris. C’est le moment que nous attendions depuis le début du voyage à Lyon. La ville la plus monumentale et la plus touristique en France. Nous avons déjà nos billets pour la Tour Eiffel, le Louvre, Versailles et de nombreux autres sites qui étaient sur la liste des choses que nous souhaitions voir.
Après une très belle visite à l’Institut Lumière à Lyon, nous sommes allées à la gare Part Dieu pour prendre le TGV pour Paris. Nous avons eu de la chance: notre train était à l’heure et nous avons réussi d’éviter les effets de grève SNCF.
Entrons dans l’appartement Airbnb
«Merci pour les clés, bon week-end, au revoir.»
L’hôte a fermé la porte et nous nous sommes restées immobile, en silence, épaules-à-épaules au milieu de la pièce. C’était à peu près la grandeur de notre salle de classe à Science Po… la première salle de classe.
D’accord, la grandeur réfletait le prix que nous avions payé…sauf que c’était sale. Vraiment sale. J’avais peur de m’asseoir sur le divan (mon lit) parce qu’il était couvert de miettes jaunes. Avec l’intention de me montrer optimiste, j’ai décidé de passer l’aspirateur.
«Um, yeah that’s not mouse shit… that’s rat shit.»
Quand le réservoir d’optimisme a été vide, nous avons tous travaillé 3 heures pour annuler la réservation, trouver un hôtel et nous sauver en courant de cet appartement infernal.
Entrer dans la chambre de Ibis budget sur la Rue du Docteur Babinski dans le 18ème arrondissement était comme entrer dans la fabuleuse chambre privée de Louis XIV à Versailles. Presque. Nous étions tellement secouées par notre après-midi qu’une chambre propre et sans rats était tout ce qu’on voulait. Le matin, nous n’avons pas eu besoin de brancher le réveille-matin car le bruit de sirènes des policiers qui chassaient les sans-abris à 8 heure pile nous a bien réveillées.
La bonheur de notre hôtel n’as pas durée longtemps. Les retours à pieds à l’hôtel tard le soir dans ce quartier étaient moins tolérables et pas du tout comiques. Sur les coins de rue il y avait souvent une mère et son fils de 3-4 ans qui demandaient de l’argent, des montagnes de poubelles s’accumulaient sur les trottoirs, et une espèce de marché peu attirant s’installait dans la rue en face de l’hôtel chaque soir. Nous avons eu peur chaque fois que nous étions autour de l’hôtel, soit en partant, soit en arrivant.
J’attendais toujours le Paris dont j’avais entendu parler. Les merveilles des beaux sites n’ont pas effacés les images de pauvreté où les sentiments de frayeur. J’ai réalisé qu’il faudrait cacher ces réalités pour les éviter. C’est possible de faire un voyage en restant dans les beaux quartiers, en fermant les yeux aux misères et seulement voir le Paris luxueux. De cette manière j’aurai eu l’expérience que j’attendais, l’expérience merveilleuse.
Enfin j’ai vu le vrai Paris. J’ai vu la tour Eiffel et comment son métal est beaucoup plus joli dans la réalité… comme un brun pâle élégant. Je me suis perdue dans les jardins de Versailles comme Marie-Antoinette dans la paix de son domaine. J’ai écouté la belle musique du cœur à Notre Dame.
Ce sont tous des belles réalités que je n’attendais pas. Par contre, j’ai aussi vue la réalité d’un système économique sur une société de classe inférieure, et cela n’est pas nécessairement très beau.
Alors le voyage peux être fait en deux façons: de façon où on attends des sensations uniquement merveilleuses et de façon où tout est vrai. Les deux façons ne doivent plutôt pas exister exclusivement. La réalité en toutes formes mérite l’attention et cette notion peut être merveilleuse aussi.