Archives mensuelles : mai 2016

Le Vieux-Port de Marseille

Au bord de la mer bleu foncé, entouré de bâtiments jaune sable, et au milieu d’une foule vivante, le Vieux-Port de Marseille s’est attaché à mon cœur d’une façon qui est franchement difficile à expliquer.

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Avec le ciel bleu et la température agréable, je suis arrivée dans une ville méditerranéenne. Dès le moment où j’ai mis les pieds à Marseille, j’ai immédiatement pensé que cette ville n’était pas aussi belle que les autres villes de France que j’avais vues jusqu’à présent. Lyon est plus propre, la mer est plus bleue à Toulon, l’architecture est plus jolie à Montpellier, et Arles a plus de caractère. Marseille me donnait l’impression d’être négligé, sale et peu sûre. En marchant vers mon auberge, j’ai traversé le centre-ville vers la rue La Canebière. Il y avait des dizaines de boutiques et les rues étaient pleines de poubelles. Avec les yeux un peu partout, un grand sac à dos, et un gros sac à main, j’ai heurté un vieil homme qui marchait dans ma direction sur le trottoir, et j’ai dû me reculer pour retrouver la bonne direction sans obstacles. Un peu embarrassée, j’étais accablée durant mes premiers moments à Marseille.

Quelques minutes plus tard, je suis arrivée au Vieux-Port. Une forte odeur de poisson a attiré mon regard vers le marché qui était au bord du port rempli de bateaux à voile. Il y avait probablement une centaine de mâts blancs de différentes hauteurs qui se balançaient doucement dans le vent. J’étais au centre d’un espace ouvert qui était rempli de piétons qui marchaient dans toutes les directions, de familles qui se parlaient en groupe, et d’enfants qui se chassaient autour tout partout. Une fanfare éclectique jouait de la musique moderne. Le batteur était un homme bourru avec une cigarette à moitié dans sa bouche et le trompettiste semblait avoir environ 70 ans. Un gros groupe de jeunes Africains étaient accotés contre un mur et rigolaient en parlant dans une langue que je ne comprenais pas. Tout le monde avec qui j’échangeais des regards me souriait comme s’ils me souhaitaient la bienvenue à Marseille.

Plus tard pendant le dîner, on m’a dit que le Vieux-Port de Marseille est le plus ancien port de la ville. Durant l’année 600 av. J.-C., les anciens marchands grecs débarquaient dans la calanque « Lacydon » qui forme maintenant le Vieux-Port. Les alentours de la calanque se sont développés avec la construction de temples, de théâtres et d’une agora. Au fur et à mesure, le port est devenu un centre commercial et résidentiel pour la mer Méditerranée et pour les colonies françaises. Il a souffert de nombreuses attaques à cause des guerres et a dû être reconstruit plusieurs fois. Enfin, après la Deuxième Guerre mondiale, les grandes activités de pêche et de transport ont été transférées vers d’autres ports qui ont été construit pour accueillir le niveau d’activité augmenté. Aujourd’hui, le Vieux-Port est plutôt un « port de plaisance » et un symbole historique de la vie culturelle de Marseille.

La raison pour laquelle ce lieu m’a tellement touché l’esprit n’est pas facile à décrire. Je pouvais ressentir une joie de vivre qui m’entourait avec de l’énergie amicale et non réservée. À mon avis, il est évident que l’histoire préservée de cette destination marchande, où la vie commerciale est devenue très développée et où des gens de partout dans le monde s’échangeaient de nouvelles idées, a été transférée dans l’énergie multiculturelle que l’on ressent aujourd’hui. Ce sentiment résonne fortement avec mon désir d’explorer l’inconnu et de me plonger dans les ambiances différentes de la culture française.

Les souvenirs sont ma famille

Premièrement, il s’agit de vous peindre quelques petites images de mon histoire qui serviront à montrer les racines de mes intérêts françaises qui ont propulsé mon voyage en France.

Imaginez une forêt du Québec au mois de mars. Elle est encore couverte d’une couche de neige peu épaisse qui est en train de fondre avec l’arrivé du printemps. Une multitude d’érables semble êtres étendus pour des kilometres, tous attachées par un système de tuyaux où l’eau d’érable coule vers une petite cabane au fond du champ. Mon père et moi devons marcher au moins quinze minutes en grosses bottes de neige et bien habillés pour nous rendre en bas de la colline à la fin de la ligne. La neige légère qui reste encore sur les branches d’arbre, le seul bruit des gouttes de neiges fondante, et enfin la saveur douce de l’eau d’érable fraiche me donne un spectre de sensations plaisantes et une journée parfaite avec mon père.

IMG-20130414-WA0002Ce souvenir me rappelle une petite fille qui adore manger du sucre à la crème, des cornets à l’érables, de la tourtière et des cretons dans la cuisine de ma grand-mère au numéro 1 rue Touchette, à Ste Thérèse, au Québec. Il y a une chaleur qui circule dans mes souvenirs de cette journée froide à la cabane à sucre qui m’inspire à continuellement vouloir préserver mon identité française en prenant une classe de français, en parlant français chaque fois que je peux, ou en voyageant vers des destinations francophones.

Il existe une autre raison pour laquelle j’ai voulu venir en France. Dès ma naissance, mon père m’a parlé strictement en français et ma mère en anglais. Mes premiers mots ont été dans les deux langues. Quand j’ai eu sept ans, mes parents ont divorcé et ma soeur et moi avons déménagé avec notre mère d’Ottawa à Vancouver. Mon père, lui est resté. Alors ma langue française m’a toujours permis de rester près de mon père et a également servi de marque à mon identité canadienne-française. En voyageant en France, je sens que j’ai développé une identité française plus concrète, mon langage s’améliore, et par conséquent je me sens même plus près de ma famille grace à cette langue que nous partageons.

Maintenant que je suis ici en France, je me retrouve avec les souvenirs de mon enfance quand je visitais mon père et ma famille québécoise, et j’essaye de comparer la langue et la culture québécoise à celles de la France. Quelques nouveaux mots à noter en français par exemple sont « weekend », « bus », « smart phone », « parking » et « cranberry ». La nourriture est très variée d’une région à l’autre, mais nous pouvons honnêtement la qualifier de bombe calorique omniprésente. Enfin, une similitude : la vie de famille en France, comme au Québec, semble être d’une importance capitale. Comme les souvenirs de mon passé, cela me réchauffe le cœur et il semble que je suis de nouveau à la cabane à sucre à déguster des mets à l’érable avec mon père.

Par conséquent, la culture française m’a appris que peu importe la distance qui me sépare de ma famille, il n’y a pas seulement la langue qui nous garde ensemble, mais il semble que mes souvenirs sont des liens encore plus forts et éternelles.

Ma venue en France

IMG_4811Il y a au moins trois mois que je sais que je voyagerai en France, mais même deux jours avant de partir, je n’étais pas encore renseignée adéquatement sur toutes les préparations nécessaires pour commencer mon voyage. Je n’avais pas confirmé s’il fallait un visa d’études, je n’avais pas encore fait mes bagages, et même aujourd’hui (une journée avant ma première classe à Lyon) je n’ai pas les livres qu’il faut pour le cours. Il s’agit d’accepter que mon style de planification est du genre « dernière minute ».

Mais ne t’inquiète pas… d’une manière d’une autre, les évènements se déroulent quand même habituellement d’une manière organisée. Tout s’est réglé grâce à ma passion et à mon dévouement.

La veille de mon départ, j’ai complété la plupart des communications nécessaires avec mon université, je me suis enregistrée pour mon vol, et j’ai sorti ma valise pour pouvoir commencer mes bagages tôt le matin du départ. Il fallait me lever à six heures du matin pour m’assurer que j’aurais assez de temps pour faire le lavage nécessaire et mes achats de dernières minutes (incluant les petites bouteilles pour contenir mes savons et shampoings). Vers quinze heures j’avais tout fini et j’étais prête pour aller à l’aéroport. J’ai dit au revoir à ma petite maison sur la 18e et Main et j’ai dit au revoir à ma ville de Vancouver pour une absence de six semaines.

Quelle introduction à l’Europe! Pendant le vol, j’étais assise à côté d’un homme extrêmement sympathique originaire de l’Allemagne et il était assez gentil pour me donner son espace pour la jambe sous la chaise devant lui. Quelle homme charmant ;). Nous avons bien jasé pour une couple d’heures, j’ai vu deux films, j’ai mangé deux repas, et je n’ai même pas dormi UNE minute durant le vol de dix heures. Pourtant, à mon arrivée à Lyon, j’étais tellement heureuse d’être en vacance que je ne me sentais pas du tout épuisée.

Ma famille d’accueil m’a très gentiment souhaité la bienvenue avec d’excellentes directions pour me rendre à l’appartement et un beau souper de poisson, galettes au légumes, choux rouges, salades, et une tarte au pommes. L’appartement est très beau, très luxueux, et l’autre étudiante, originaire de la Virginie et qui séjourne avec nous, est très gentille. Elle m’a invité à sortir avec elle le samedi soir ET à l’accompagner pour un voyage vers le sud le dimanche matin.

Cette aventure à Toulon a solidifié le but de mon voyage, qui est d’apprendre à connaitre la culture française en profondeur et de parler le français autant que possible. Les amies de la Virginie parlaient Anglais 100% du temps alors j’étais moi aussi confortable de leur parler en anglais aussi. Cela n’est pourtant pas conforme avec mon objectif.

En retournant à la maison à Lyon, j’ai voyagé par « bla bla car », le système de covoiturage en France. Nous avons eu une crevaison et quelqu’un qui passait nous a immédiatement aidé à remplacer la roue. Sans rancoeur, j’étais très contente de rencontrer de nouveaux amis et de me retrouver dans l’environnement strictement français.