Premièrement, il s’agit de vous peindre quelques petites images de mon histoire qui serviront à montrer les racines de mes intérêts françaises qui ont propulsé mon voyage en France.
Imaginez une forêt du Québec au mois de mars. Elle est encore couverte d’une couche de neige peu épaisse qui est en train de fondre avec l’arrivé du printemps. Une multitude d’érables semble êtres étendus pour des kilometres, tous attachées par un système de tuyaux où l’eau d’érable coule vers une petite cabane au fond du champ. Mon père et moi devons marcher au moins quinze minutes en grosses bottes de neige et bien habillés pour nous rendre en bas de la colline à la fin de la ligne. La neige légère qui reste encore sur les branches d’arbre, le seul bruit des gouttes de neiges fondante, et enfin la saveur douce de l’eau d’érable fraiche me donne un spectre de sensations plaisantes et une journée parfaite avec mon père.
Ce souvenir me rappelle une petite fille qui adore manger du sucre à la crème, des cornets à l’érables, de la tourtière et des cretons dans la cuisine de ma grand-mère au numéro 1 rue Touchette, à Ste Thérèse, au Québec. Il y a une chaleur qui circule dans mes souvenirs de cette journée froide à la cabane à sucre qui m’inspire à continuellement vouloir préserver mon identité française en prenant une classe de français, en parlant français chaque fois que je peux, ou en voyageant vers des destinations francophones.
Il existe une autre raison pour laquelle j’ai voulu venir en France. Dès ma naissance, mon père m’a parlé strictement en français et ma mère en anglais. Mes premiers mots ont été dans les deux langues. Quand j’ai eu sept ans, mes parents ont divorcé et ma soeur et moi avons déménagé avec notre mère d’Ottawa à Vancouver. Mon père, lui est resté. Alors ma langue française m’a toujours permis de rester près de mon père et a également servi de marque à mon identité canadienne-française. En voyageant en France, je sens que j’ai développé une identité française plus concrète, mon langage s’améliore, et par conséquent je me sens même plus près de ma famille grace à cette langue que nous partageons.
Maintenant que je suis ici en France, je me retrouve avec les souvenirs de mon enfance quand je visitais mon père et ma famille québécoise, et j’essaye de comparer la langue et la culture québécoise à celles de la France. Quelques nouveaux mots à noter en français par exemple sont « weekend », « bus », « smart phone », « parking » et « cranberry ». La nourriture est très variée d’une région à l’autre, mais nous pouvons honnêtement la qualifier de bombe calorique omniprésente. Enfin, une similitude : la vie de famille en France, comme au Québec, semble être d’une importance capitale. Comme les souvenirs de mon passé, cela me réchauffe le cœur et il semble que je suis de nouveau à la cabane à sucre à déguster des mets à l’érable avec mon père.
Par conséquent, la culture française m’a appris que peu importe la distance qui me sépare de ma famille, il n’y a pas seulement la langue qui nous garde ensemble, mais il semble que mes souvenirs sont des liens encore plus forts et éternelles.