Au bord de la mer bleu foncé, entouré de bâtiments jaune sable, et au milieu d’une foule vivante, le Vieux-Port de Marseille s’est attaché à mon cœur d’une façon qui est franchement difficile à expliquer.
Avec le ciel bleu et la température agréable, je suis arrivée dans une ville méditerranéenne. Dès le moment où j’ai mis les pieds à Marseille, j’ai immédiatement pensé que cette ville n’était pas aussi belle que les autres villes de France que j’avais vues jusqu’à présent. Lyon est plus propre, la mer est plus bleue à Toulon, l’architecture est plus jolie à Montpellier, et Arles a plus de caractère. Marseille me donnait l’impression d’être négligé, sale et peu sûre. En marchant vers mon auberge, j’ai traversé le centre-ville vers la rue La Canebière. Il y avait des dizaines de boutiques et les rues étaient pleines de poubelles. Avec les yeux un peu partout, un grand sac à dos, et un gros sac à main, j’ai heurté un vieil homme qui marchait dans ma direction sur le trottoir, et j’ai dû me reculer pour retrouver la bonne direction sans obstacles. Un peu embarrassée, j’étais accablée durant mes premiers moments à Marseille.
Quelques minutes plus tard, je suis arrivée au Vieux-Port. Une forte odeur de poisson a attiré mon regard vers le marché qui était au bord du port rempli de bateaux à voile. Il y avait probablement une centaine de mâts blancs de différentes hauteurs qui se balançaient doucement dans le vent. J’étais au centre d’un espace ouvert qui était rempli de piétons qui marchaient dans toutes les directions, de familles qui se parlaient en groupe, et d’enfants qui se chassaient autour tout partout. Une fanfare éclectique jouait de la musique moderne. Le batteur était un homme bourru avec une cigarette à moitié dans sa bouche et le trompettiste semblait avoir environ 70 ans. Un gros groupe de jeunes Africains étaient accotés contre un mur et rigolaient en parlant dans une langue que je ne comprenais pas. Tout le monde avec qui j’échangeais des regards me souriait comme s’ils me souhaitaient la bienvenue à Marseille.
Plus tard pendant le dîner, on m’a dit que le Vieux-Port de Marseille est le plus ancien port de la ville. Durant l’année 600 av. J.-C., les anciens marchands grecs débarquaient dans la calanque « Lacydon » qui forme maintenant le Vieux-Port. Les alentours de la calanque se sont développés avec la construction de temples, de théâtres et d’une agora. Au fur et à mesure, le port est devenu un centre commercial et résidentiel pour la mer Méditerranée et pour les colonies françaises. Il a souffert de nombreuses attaques à cause des guerres et a dû être reconstruit plusieurs fois. Enfin, après la Deuxième Guerre mondiale, les grandes activités de pêche et de transport ont été transférées vers d’autres ports qui ont été construit pour accueillir le niveau d’activité augmenté. Aujourd’hui, le Vieux-Port est plutôt un « port de plaisance » et un symbole historique de la vie culturelle de Marseille.
La raison pour laquelle ce lieu m’a tellement touché l’esprit n’est pas facile à décrire. Je pouvais ressentir une joie de vivre qui m’entourait avec de l’énergie amicale et non réservée. À mon avis, il est évident que l’histoire préservée de cette destination marchande, où la vie commerciale est devenue très développée et où des gens de partout dans le monde s’échangeaient de nouvelles idées, a été transférée dans l’énergie multiculturelle que l’on ressent aujourd’hui. Ce sentiment résonne fortement avec mon désir d’explorer l’inconnu et de me plonger dans les ambiances différentes de la culture française.