À Genève, on annonçait des orages.
Le matin de mon départ, j’ai raté mon BlaBlaCar. C’était la première fois que je buvais depuis trois mois et j’avais oublié d’allumer mon réveil. Heureusement, le BlaBlaCar de retour était aussi annulé. Quelle chance! C’était un signe de Dieu. Même si je ne suis pas à l’épreuve d’une gueule de bois, c’est bien de faire la fête de temps en temps. Il semble que parfois les voyages ne se déroulent pas comme planifier.
Après une gorgée d’eau, un Tylenol et un moment de réflexion sur les effets de la boisson, j’ai réservé un autre BlaBlaCar qui partait pour Genève le lendemain. On annonçait toujours des orages.
Le lendemain, bien reposée, je suis partie de la maison à huit heure pour arriver à la gare Vaise où j’avais rendez-vous avec Marie, la conductrice de mon BlaBlaCar pour Genève. Je n’étais pas absolument certaine si j’ai trouvé le bon endroit où je devais la rencontrer, alors quand j’ai vu qu’elle était dix minutes en retard, j’ai été inquiète.
Soudainement, un homme rond, court, et vêtu d’un costume d’affaire marchait rapidement vers moi. Il était accompagné d’une dame âgée qui traînait derrière lui.
« Eh! Allez-vous à Genève? » L’homme criait d’une voit urgente.
« Oui.»
« Nous vous attendons depuis 50 minutes! » Sa valise roulante s’est échappée de sa main et il l’a récupéré rapidement.
« Nous étions supposés de partir y il a 10 minutes. » J’essayais de lui rassurer sans succès.
« Avec Marie-Charlotte? »
« Euh, Marie ». J’étais étonnée par la coïncidence de nom.
« Ah, vous êtes le troisième passager? » C’était la première fois qu’on entendait parler la dame.
L’homme l’a interrompu. « Elle a 50 minutes de retard! Elle a fait la fête, elle ne s’est pas réveillée ce matin, et maintenant je vais rater mon avion et rater mes vacances. » Une petite veine battait sur le front de l’homme .
« Mais non elle est seulement 10 minutes en retard. » J’essayais de lui rappeler sans succès.
« Ah, alors c’est un différent voyage. » Déçu, il se remit à chercher Marie-Charlotte en se murmurant « peut-être je pourrais aller avec eux ».
« La voilà ». J’ai vu finalement que la Punto verte de Marie est arrivé à la station de VéloV près de la gare.
Comme des enfants perdus finalement réunis avec leurs parents, nous avons tout les trois marchés vers Marie. L’homme devant moi; dame en arrière.
« Vous avez de la place pour un autre passager? J’ai un vol et mon autre BlaBlaCar n’est jamais arrivée. » Il ne lui avait même pas dit bonjour.
« Oui… si ça va avec les autres, bien sûr. » Déjà, l’auto était remplie de deux autres passagers qui avaient la réservation avec moi, mais Marie pouvait l’accommoder. Les deux autres passagers et moi, contrecœur, hochions la tête.
Valises en arrière et corps coincés, la Punto verte a quitté la gare en laissant la dame âgée seule derrière nous. L’homme en vacances était à nouveau stressé quand Marie lui a dit qu’elle n’avait pas de permis pour prendre l’autoroute. Il lui a dit qu’il en avait un et a suggéré qu’elle lui laisse prendre le volant. Avec beaucoup d’incertitude, finalement elle lui a laissé conduire et encore une fois j’étais inquiète. Malgré le risque, on m’a dit qu’au moins on allait arriver une heure plutôt que prévu. Derrière les conversations polies, l’énergie dans la voiture était lourde d’anxiété.
Quand nous sommes arrivés à l’aéroport où Marie devait nous déposer, l’homme s’est immédiatement mis à courir vers l’entrée sans dire au revoir. Heureux d’être vivante, j’ai souhaité bon voyage aux autres et, en souriant, je me suis mise en quête de mon train.
Quand je suis arrivée à Genève le ciel était bleu.