01/3/25

Les pauvres (1978)

Les pauvres ont pas d'argent
Les pauvres sont malades tout le temps
Les pauvres savent pas s'organiser
Sont toujours cassés

Les pauvres vont pas voir de shows
Les pauvres sont ben trop nono
En plus les pauvres ont pas d'argent à mettre là dedans

Les pauvres sont su'l Bien-Être
Les pauvres r'gardent par la fenêtre
Les pauvres y'ont pas d'eau chaude
Checke les pompiers qui rôdent

Les pauvres savent pas quoi faire pour sortir d'la misère
Ils voudraient bien qu'un jour
Enfin ce soit leur tour

Les pauvres ont du vieux linge sale
Les pauvres, ça s'habillent ben mal
Les pauvres se font toujours avoir
Sont dont pas d'affaires

Les pauvres s'achètent jamais rien
Les pauvres ont toujours un chien
Les pauvres se font prendre à voler
Y s'font arrêter

Les pauvre c'est d'la vermine
Du trouble pis d'la famine
Les pauvre ça couchent dehors
Les pauvre ça l'a pas d'char

Ça boit de la robinne
Pis ça r'gardent les vitrines
Pis quand ça va trop mal
Ça s'tape sa photo dans le journal

Les pauvres ça mendient tout le temps
Les pauvres c'est bien achalants
Si leur vie est si mal-aisée
Qui fassent pas de bébé

Les pauvres ont des grosses familles
Les pauvres, s'promènent en béquilles
Y sont tout' pauvres de pères en fils
Pour eux c't'une manière de vice

Les pauvres sortent dans la rue
C'est pour tomber su'l cul
Y r'çoivent des briques sur la tête
Pour eux, le temps s'arrête

Les pauvres ça mangent le pain
Qu'les autres jettent dans le chemin
Les pauvres c'comme les oiseaux
C'est faites pour vivre dins pays chaud

Icitte, l'hiver les pauvres gèlent
Sont maigres comme des manches de pelles
Leur maison est pas isolée
Pis l'gaz est coupé

Les pauvres prennent jama' de vacances
Les pauvres y'ont pas ben d'la chance
Les pauvres y restent toujours chez-eux
C'est pas des sorteux

Les pauvres aiment la chicane
Y vivent dans des cabanes
Les pauvres vont pas à 'école
Les pauvres c'pas des grosse bolles
Ça mangent des semelles de bottes

A'ec du beurre de pinote
Y sentent la pauvreté
S'en est une vrai calamité

Les pauvres, les pauvres
Y'ont toute la télé en couleurs par exemple

 

01/3/25

Mon pays (1965)

Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin, ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin, ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Dans la blanche cérémonie
Où la neige au vent se marie
Dans ce pays de poudrerie
Mon père a fait bâtir maison
Et je m’en vais être fidèle
À sa manière, à son modèle
La chambre d’amis sera telle
Qu’on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d’elle
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon refrain, ce n’est pas un refrain, c’est rafale
Ma maison, ce n’est pas ma maison, c’est froidure
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
De ce grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
À tous les hommes de la terre
Ma maison, c’est votre maison
Entre ses quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l’horizon
Et les humains sont de ma race
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin, ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin, ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’envers
D’un pays qui n’était ni pays ni patrie
Ma chanson, ce n’est pas ma chanson, c’est ma vie
C’est pour toi que je veux posséder mes hivers
Source: LyricFind, https://lyrics.lyricfind.com/lyrics/gilles-vigneault-mon-pays (Accessed January 3, 2025)
Lyrics © Society of Composers, Authors and Music Publishers of Canada (SOCAN), Évangeline/APEM, SODRAC
01/3/25

Les gens de mon pays (1965)

Les gens de mon paysCe sont gens de parolesEt gens de causerieQui parlent pour s’entendreEt parlent pour parlerIl faut les écouterC’est parfois véritéEt c’est parfois mensongeMais la plupart du tempsC’est le bonheur qui ditComme il faudrait de tempsPour saisir le bonheurA travers la misèreEmmaillée au plaisirTant d’en rêver tout hautQue d’en parler à l’aise
Parlant de mon paysJe vous entends parlerEt j’en ai danse aux piedsEt musique aux oreillesEt du loin au plus loinDe ce neigeux désertOù vous vous entêtezA jeter des villagesJe vous répéteraiVos parlers et vos diresVos propos et parluresJusqu’à perdre mon nomO voix tant écoutéesPour qu’il ne reste plusDe moi-même qu’un peuDe votre écho sonore
Je vous entends jaserSur les perrons des portesEt de chaque côtéDes cléons des clôturesJe vous entends chanterDans ma demi-saisonVotre trop court étéEt mon hiver si longueJe vous entends rêverDans les soirs de doux tempsIl est question de ventsDe vente et de gréementsDe labours à finirD’espoirs et de récolteD’amour et du voisinQui veut marier sa fille
Voix noires et voix durciesD’écorce et de cordageVoix des pays plain-chantEt voix des amoureuxDouces voix attendriesDes amours de villageVoix des beaux airs anciensDont on s’ennuie en villePiailleries d’écolesEt palabres et sparagesMagasin généralEt restaurant du coinLes ponts les quais les garesTous vos cris maritimesAtteignent ma fenêtreEt m’arrachent l’oreille
Est-ce vous que j’appelleOu vous qui m’appelezLangage de mon pèreEt patois dix-septièmeVous me faites voyageMal et mélancolieVous me faites plaisirEt sagesse et folieIl n’est coin de la terreOù je ne vous entendeIl n’est coin de ma vieA l’abri de vos bruitsIl n’est chanson de moiQui ne soit toute faiteAvec vos mots vos pasAvec votre musique
Je vous entends rêverDouce comme rivièreJe vous entends claquerComme voile du largeJe vous entends gronderComme chute en montagneJe vous entends roulerComme baril de poudreJe vous entends monterComme grain de quatre heuresJe vous entends cognerComme mer en falaiseJe vous entends passerComme glace en débâcleJe vous entends demainParler de liberté
Les gens de mon pays lyrics © Socan Rr, Sodrac