01/3/25

Les gens de mon pays (1965)

Les gens de mon paysCe sont gens de parolesEt gens de causerieQui parlent pour s’entendreEt parlent pour parlerIl faut les écouterC’est parfois véritéEt c’est parfois mensongeMais la plupart du tempsC’est le bonheur qui ditComme il faudrait de tempsPour saisir le bonheurA travers la misèreEmmaillée au plaisirTant d’en rêver tout hautQue d’en parler à l’aise
Parlant de mon paysJe vous entends parlerEt j’en ai danse aux piedsEt musique aux oreillesEt du loin au plus loinDe ce neigeux désertOù vous vous entêtezA jeter des villagesJe vous répéteraiVos parlers et vos diresVos propos et parluresJusqu’à perdre mon nomO voix tant écoutéesPour qu’il ne reste plusDe moi-même qu’un peuDe votre écho sonore
Je vous entends jaserSur les perrons des portesEt de chaque côtéDes cléons des clôturesJe vous entends chanterDans ma demi-saisonVotre trop court étéEt mon hiver si longueJe vous entends rêverDans les soirs de doux tempsIl est question de ventsDe vente et de gréementsDe labours à finirD’espoirs et de récolteD’amour et du voisinQui veut marier sa fille
Voix noires et voix durciesD’écorce et de cordageVoix des pays plain-chantEt voix des amoureuxDouces voix attendriesDes amours de villageVoix des beaux airs anciensDont on s’ennuie en villePiailleries d’écolesEt palabres et sparagesMagasin généralEt restaurant du coinLes ponts les quais les garesTous vos cris maritimesAtteignent ma fenêtreEt m’arrachent l’oreille
Est-ce vous que j’appelleOu vous qui m’appelezLangage de mon pèreEt patois dix-septièmeVous me faites voyageMal et mélancolieVous me faites plaisirEt sagesse et folieIl n’est coin de la terreOù je ne vous entendeIl n’est coin de ma vieA l’abri de vos bruitsIl n’est chanson de moiQui ne soit toute faiteAvec vos mots vos pasAvec votre musique
Je vous entends rêverDouce comme rivièreJe vous entends claquerComme voile du largeJe vous entends gronderComme chute en montagneJe vous entends roulerComme baril de poudreJe vous entends monterComme grain de quatre heuresJe vous entends cognerComme mer en falaiseJe vous entends passerComme glace en débâcleJe vous entends demainParler de liberté
Les gens de mon pays lyrics © Socan Rr, Sodrac
04/2/25

Le renard, le loup (1977)

Dans un sentier près de chez nous
On a trail near my home
Vivait le r'nard vivait le loup
Lived the fox, lived the wolf
Ah! Y s’engueulaient comme les enfers
Ah! They fought like hell
Vivait le r'nard vivait le loup (bis)
Lived the fox, lived the wolf (bis)

J'les ai vus près du ruisseau
I saw them near the brook
J’arrivai entre chiens et loups
I got there at dusk
Le r'nard 'tait roux comme Louis St-Pierre
The fox was red as Louis St-Pierre
Le loup 'tait noir comme les loups
The wolf was black as wolves are
Fier de l'hiver fier d'être un loup
Proud of the winter proud to be a wolf

Moi j'ai voulu les arrêter
Me, I wanted to stop them
Comme jamais j'me suis mis à crier
I started to scream as I never had before
Avant qu’y en aille un qui s’fasse mordre la gorge
Before one be bitten at the throat
Avant qu'y en aille un qui s’fasse étrangler (bis)
Before one be strangled

J'leur ai tendu le plus beau piège
I set the most beautiful trap for them
Qu'un homme ait jamais place
That a man had ever set
J'leur ai tendu ma main pleine de neige
I reached out to them with my hand full of snow
Ils l’ont sentie ils l'ont aimée (bis)
They smelled it they liked it (bis)

Le r'nard monta sur mes épaules
The fox climbed up on my shoulders
Le loup y s'est mis à chanter
The wolf he started to sing
Y nous a trouvés tellement drôles
He found us so funny
Sur notre sentier y s'est mis à marcher
On our trail he started to walk
Vive l'amour vive l'amitié
Celebrate love celebrate friendship

Author: Paul Piché
French lyrics source: Genius.com
Translation to English: Ève Poudrier
01/6/25

Le plus beau voyage (1972)

J'ai refait le plus beau voyage
De mon enfance à aujourd'hui
Sans un adieu, sans un bagage
Sans un regret ou nostalgie

J'ai revu mes appartenances
Mes 33 ans et la vie
Et c'est de toutes mes partances
Le plus heureux flash de ma vie

Je suis de lacs et de rivières
Je suis de gibier, de poissons
Je suis de roches et de poussières
Je ne suis pas des grandes moissons

Je suis de sucre et d'eau d'érable
De Pater Noster, de Credo
Je suis de dix enfants à table
Je suis de janvier sous zéro

Je suis d'Amérique et de France
Je suis de chômage et d'exil
Je suis d'octobre et d'espérance
Je suis une race en péril

Je suis prévu pour l'an 2000
Je suis notre libération
Comme des millions de gens fragiles
À des promesses d'élection

Je suis l'énergie qui s'empile
D'Ungava à Manicouagan
Ah, ah, ah
Je suis Québec mort ou vivant
Ah, ah, ah, ah
Ah, ah, ah
Ah, ah, ah, ah
Je suis Québec mort ou vivant

Source: MusixMatch

 

Suggested Sources:

  • Claude Gauthier “Le plus beau voyage” Live 1993, à Ad Lib. Published online, July 23, 2016. https://www.youtube.com/watch?v=5fteSJsbvgQ (Accessed online, January 6, 2025)
03/19/25

Le Labrador (1972)

Ouais, je dois retourner vers le nordL'un de mes frères m'y attendFaudrait tirer, traîner le tempsAvec mon frère qui est dingueQui pousse sur un traîneau géantLes exploiteurs se font pesants

Faudrait rapporter du soleilDe la chaleur pour les enfantsFlatter les chiens du vieux chasseurBoire avec lui un coup de blancTraîner du sud vers le nordNotre sud est encore tout blanc

Mon père parlait du LabradorDu vent qui dansait sur la merUn homme marchait sur la neigeCherchant des chiens pour un traîneauIl est rentré les yeux mouillésPuis un avion nous l'a ramené

Un millier d'hommes sur la neigeN'ont pas d'endroit pour retournerIls sont figés là, sans connaîtreEt n'ont que du sud à penser
Ouais, je dois retourner vers le nordChanter l'été du Labrador
Singer-Songwriter: Claude Dubois
Lyrics source: MusixMatch
01/15/25

Le fleuve (1973)

It passes like a dream Ça passe comme un rêve
 Between our gray banks Entre nos rives grises
It carries like a taste Ça charrie comme un goût
To go and look further D’aller chercher plus loin
It’s like a little of the open sea C’est comme un peu du large
Spread out in our streets Ecarté dans nos rues
Of the open sea that we call Du large qu’on appelle
And that we never take Et qu’on ne prend jamais
The river the river Le fleuve le fleuve
 

Sometimes when my heart

Des fois quand j’ai le cœur
Is sickened by being in the city Ecœuré d’être en ville
I come to see him pass by Je viens le voir passer
With my feet glued to the ground Les pieds vissés à terre
But my eyes have flown Mais les yeux envolés
Towards the east, further than the island Vers l’est plus loin que l’île
Where the horizon tilts Où l’horizon bascule
And the banks are lost Et les rives se perdent
 

The river the river

Le fleuve le fleuve
With the wind that it makes Avec le vent qu’il fait
Ruffling the smoke Décoiffant les fumées
I invent the storms J’invente les tempêtes
And the blows that I miss Et les coups qu’il me manque
As with the cargo ships Comme avec les cargos
Which are all foreign Qui sont tous étrangers
I remake boats Je refais des bateaux
Which would belong to us Qui nous appartiendraient
 

The river the river

Le fleuve le fleuve
And it’s a little bit of me Et c’est un peu de moi
And it’s a lot of us Et c’est beaucoup de nous
That he takes with him Qu’il emporte avec lui
Towards tides elsewhere Vers des marées d’ailleurs
While the birds Tandis que les oiseaux
Linger on the quays S’attardent sur les quais
I come back another time Je rentre une autre fois
Without having really seen Sans l’avoir vraiment vu
The river the river Le fleuve le fleuve

Author: Sylvain Lelièvre
Lyrics source: Musixmatch
Suggested Sources:
01/15/25

Le ciel se marrie avec la mer (1957)

[Couplet 1]
La mer a mis sa robe verte
Et le ciel bleu son œillet blanc
Elle a voulu être coquette
Pour dire au ciel en s’éveillant:

[Refrain]
«N’oublie pas mon cœur, ni la fleur, ni le jonc
N’oublie pas surtout que demain nous nous marierons»

[Couplet 2]
Les pieds dans les sables des dunes
Je les ai vus qui s’embrassaient
À l’ombre des joncs des lagunes
Et puis la mer qui lui disait

[Refrain]
«N’oublie pas mon cœur, ni la fleur, ni le jonc
N’oublie pas surtout que demain nous nous marierons»

[Couplet 3]
Une fleur à la boutonnière
Le lendemain se mariait
Le ciel au bras de la mer fière
D’avoir du soleil en bouquet

[Outro]
Il y avait leurs cœurs et les fleurs et le jonc
Chaque jour depuis mille fois, revit cette chanson

Author/composer: Jacques Blanchet

Lyrics Source: Genius.com

Suggested Sources:

Panthéon posting: https://www.cshf.ca/fr/song/le-ciel-se-marie-avec-la-mer/

Recording with Jacques Blanchet: https://www.youtube.com/watch?v=aK_K4iS8hSM

Recording with Lucille Dumont: https://www.youtube.com/watch?v=l8f8MVRhx3c

01/6/25

La vie d’factrie (1962)

Je suis venue au monde seule comme tout le monde
C′est seule que je continue ma vie
À Dieu le père, je pourrais répondre
C’est jamais moi qui ai fait le bruit
Pour imaginer mon allure
Pensez à novembre sous la pluie
Et pour l′ensemble de ma tournure
Au plus long des longs ormes gris

Comme on dit dans la fleur de l’âge
Je suis rentrée à factrie de coton
Vu que les machines font trop de tapage
Je suis pas causeuse de profession
La seule chose que je peux vous apprendre
C’est d′enfiler le bas de coton
Sur un séchoir en forme de jambe
En partant de la cuisse au talon

Si je pouvais mettre boute à boute
Le chemin de la factrie à maison
Je serais rendue, il y a pas de doute
Faiseuse de bébelles au Japon
Pourtant, à cause de mes heures
Je peux pas vous décrire mon parcours
Je vois rarement les choses en couleurs
Vu qu′il fait noir aller-retour

Quand la sirène crie délivrance
C’est le cas d′le dire, je suis au coton
Mais c’est comme dans ma petite enfance
La cloche pour la récréation
Y a plus qu′une chose que je désire
C’est de rentrer vite à la maison
Maintenant, j′ai plus rien à vous dire
Je suis pas un sujet à chanson

Text: Clémence DesRochers

From: MusixMatch

Suggested Sources:

03/19/25

La maudite machine (1972)

J′ai vu à matin
Un vieux robineux
M’a tendu la main
Pour une cenne ou deux
C′pas drôle dans la rue
Quand il faut dormir
Dans les fonds d’ruelles
Ca peut pas être pire
Rien dans l’fond d′l′écuelle
Peux-tu t’en sortir?
Si tous les pognés
Dans leur p′tite misère
Se disaient: “Calvaire!
Y est temps d’arrêter”
Ca irait p′t’être mieux
Un coup d′pied dans l’cul
Ça peut réveiller
Quand personne sait pus
Pourquoi travailler
C’est donc toujours plate
J′ai l′goût de m’en aller quelqu′part
J’voudrais sacrer l′camp
Plus ça va, plus ça devient mort
C’tait plus beau avant
J′aimerais ça être bien chez moi
Sans qu’on m’mange le dos
Laisse-moi donc tranquille a soir
Brailler comme il faut
T′as perdu ta job
Tu sais pus où t′mettre
T’as pus l′air ben sobre
Trois tavernes de faites
Comment va ta vie?
Dépêche-toé bonhomme
Sors vite de ta crasse
Prouve donc que t’es un homme
Pis trouve-toi une place
T′as plus tellement de temps
Mais y’a rien à faire
Les patrons te veulent pus
Tu vaux pus ben cher
T′es tout nu dans la rue
T’es un gars fini!
La maudite machine
Qui t’a avalé
A marche en câline
Faudrait la casser
Faudrait la casser
J′ai l′goût de m’en aller quelqu′part
J’voudrais sacrer l′camp
Plus ça va, plus ça devient mort
C’tait plus beau avant
J′aimerais ça être bien chez moi
Sans qu’on m’mange le dos
Laisse-moi donc tranquille à soir
Brailler comme il faut.
Author: Pierre Flynn
Lyrics Source: MusixMatch