Ressources: le commentaire

essais-bordeaux-pageAINTRODUCTION: EXPLICATION DE L’EXPLICATION

Une même “famille” de types d’écriture, de formes littéraires:

• le commentaire
• l’explication de texte
• l’analyse textuelle (etc.)
le commentaire composé / le commentaire de texte / le commentaire littéraire

QUOI?

Un des types d’analyse littéraire.
Ce n’est pas un essai général / la “dissertation” française, mais un commentaire détaillé, et un exercice de bonne lecture. Une lecture minutieuse et l’étude de la citation ou du passage choisi, et de ses rapports intratextuels.
Autres éléments incorporés, formes connexes dans cette famille de formes littéraires (ces formes ne sont pas identiques mais partagent des liens de parenté…):

• l’explication de texte
• “close reading
• l’exégèse et la glose classique (en grec et en latin; sur la Torah, la Bible, et le Koran; forme très ancienne d’écriture): le commentaire est un des modes/genres d’écriture—et, à débattre, littéraires—les plus anciens, pratiquée partout dans le monde, pendant toutes les époques.
• “practical criticism“: réaction et appréciation du texte par VOUS, le lecteur individuel – critique, interprète, et juge.

ET ENCORE, PLUS RÉCEMMENT: SON COUSIN CHIC, CLASSE, RAFFINÉ, SOPHISTIQUÉ

Ou est-ce son alter ego?

La microlecture, qui devient (redevient, retourne…) à la mode: voir par exemple

[…] une lecture détaillée […] “petites lectures? Lectures du petit? Les deux choses à la fois sans doute.”*[…] “Petite lectures”* implique plutôt la lecture des passages courts tandis que “lecture du petit”* suggère que le sujet peut s’étaler sur tout le texte. Le premier se rapproche plutôt du commentaire de texte (où il s’agit d’expliquer tout le passage ainsi que de le situer dans le texte); le deuxième se rapproche de l’étude thématique. Nous reviendrons sur cette distinction.

La microlecture n’a pas de méthodologie bien précise. Quoique parente des pratiques scolaires du commentaire de texte français et de son équivalent anglosaxon, le “practical criticism”, la microlecture se refuse aux règles fixes d’usage. Ce qui importe, c’est de savoir s’arrêter dans sa lecture, de savoir relire un passage et dégager son fonctionnement. L’un des avantages de la méthode, c’est justement qu’elle ait cette flexibilité, qu’elle s’adapte au texte, que la méthode d’analyse soit dictée par le texte. La microlecture est avant tout un travail de relecture. C’est une manière de lire qui ne vise pas, en premier lieu, le texte dans son ensemble mais plutôt qui essaye d’approfondir la compréhension de certains passages. Comme le dit Richard,* c’est “un changement d’échelle. Elles [les microlectures] visent, dans l’oeuvre lue et commentée, des unités beaucoup moins vastes […] La lecture n’y est plus de l’ordre d’un parcours, ni d’un survol: elle relève plutôt d’une insistance, d’une lenteur, d’un voeu de myopie. Elle fait confiance au détail, ce grain du texte.”

* les citations sont de Jean-Pierre Richard, Microlectures (Paris: Le Seuil, 1979): l’ouvrage de base / de référence sur l’idée de la microlecture

oOo

POURQUOI?

Pourquoi le faire? ça sert à quoi? quelle en est son utilité?

C’est un exercice intellectuel qui est fortement basé sur l’annotation, et notons qu’on utilise le mot “glose” pour les deux:

“Annotation is often the underemphasized link between what we read and what we write.”

Charlie Wesley, “Mark it up,” dans la rubrique “Do your job better” du Chronicle of Higher Education (le 18 octobre 2012): voir le reste de l’article ainsi que les commentaire. L’article (ainsi que tout le reste de ce journal) est à l’intention des profs, mais fort révélateur… un peu comme l’est Rate My Professor pour les professeurs…

Ou bien, comme le dit Montaigne—soulignant l’importance et l’histoire du commentaire (la “glose” ici), en tant que forme littéraire et de créativité et de culture humaine—mais aussi avec un brin d’ironie voir même de malice, un clin d’œuil ludique avec vous le lecteur (en train d’interpréter, etc.):

Nous ne font que nous entregloser.

De l’expérience,” Essais III.13 (Villey, p. 1069 mais regardez aussi surtout à partir de la p. 1066; le lien vous mène au paragraphe en entier, qui avait commencé à la p. 1065, au tout début de cet essai… Source: The Montaigne Project, c/o The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago.)

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COMMENT LE FAIRE?

Vous pouvez y apporter toutes vos connaissances extra-curriculaires, d’autres lectures, des recherches, etc.–ils forment votre propre arrière-plan critique individuel–MAIS le bon endroit pour en discuter à votre aise, ce n’est pas l’explication mais plutôt la dissertation. Là, vous aurez de l’espace et du souffle pour le faire.

On vous signale SURTOUT qu’il est bien possible d’écrire une analyse critique brillante sans recours au matériel secondaire (articles et livres de critique). C’est effectivement précisément ce qu’on vous demande de faire !

Les limites à la liberté d’interprétation sont
❊ la POSSIBILITÉ (logique, sens des mots) et
❊ la VRAISEMBLANCE (donc, ni robots ni psychanalyse au 16e s.)

→ VOIR AUSSI:

LE COMMENTAIRE: RESSOURCES EN LIGNE

POUR LA PARTIE PRINCIPALE / LE DÉVELOPPEMENT de votre analyse:

L’ÉCRITURE

 

 

 

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