Une merveille souterraine

Entre le Rhône et la Saône, sous les pentes imposantes de la Croix-Rousse, se cache un endroit secret si spectaculaire et inattendu qu’il semble appartenir à un univers loin du nôtre. Je l’ai découvert par hasard, comme Alice au pays des merveilles, lorsque j’ai aperçu des piétons disparaître dans un tunnel parallèle à la grande route. Comme je ne suis pas parvenue à traverser la grande route, j’ai décidé impulsivement de les suivre.

Il m’a fallu quelques moments avant que mes yeux s’habituent à l’obscurité, mais des plafonniers accrochés tout au long du tunnel l’illuminaient légèrement. Deux rangées supplémentaires de lumières ambre et turquoise, ornant les murs du tunnel comme des pierres précieuses, créaient une atmosphère paisible et sereine. Il n’y avait aucune écho du vrombissement des voitures qui roulaient à toute vitesse, car seulement les piétons et les cyclistes étaient autorisés à y accéder.

Pendant que je me dirigeais tranquillement vers le bout du tunnel, j’étais entourée de musique douce et envoûtante qui résonnait sans cesse. Il m’était impossible d’identifier chaque instrument, mais la mélodie évoquait l’image de diamants scintillants qui tombaient des cieux étoilés. Je pouvais quasiment imaginer que j’étais tombée dans un monde imaginaire, pourtant les foules d’enfants qui faisaient de la trottinette en hurlant à tue-tête détruisaient rapidement cette impression.

À peu près tous les cinquante mètres, j’admirais les images énormes projetées sur les murs du tunnel. Les thèmes changeaient fréquemment et me surprenaient à chaque pas. Je me suis promenée sous des courts métrages en noir et blanc réalisés par les frères Lumière, et trois minutes plus tard, je me suis retrouvée à côté de hublots, à travers lesquels des pieuvres et des poissons tropicaux nageaient paisiblement parmi des algues brunâtres et des coraux rosâtres.

Encore plus d’images m’inondaient : un tableau ondulant de la colline de Fourvière et la rive droite de Lyon, vu depuis le fond du Saône. Des athlètes infatigables qui couraient et bondissaient et avançaient à toute allure vers la ligne d’arrivée. Enfin, des planètes éclatantes, des constellations grandioses et des galaxies lumineuses — j’avais l’impression de me promener sur le tissu de l’univers.

Au bout d’environ trente minutes, je me suis finalement retrouvée au bout du tunnel, retrouvant de nouveau le ciel morne et nuageux. J’étais contente d’avoir pris le risque de me perdre en m’aventurant dans le tunnel, parce que les merveilles qui s’étaient révélées à moi en valaient absolument la peine.

Une réflexion sur « Une merveille souterraine »

  1. J’aime tes descriptions colorés, mais où sont les photos que j’ai vu dans ton téléphone portable (l’un que j’ai ajouté un filter)?

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