Agence matrimoniale (3)

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– Alors, il a été chercher la voiture, puis il a approché la voiture près du bâtiment. Je suis montée, et tout. J’ai dit au revoir aux enfants. J’ai dit: «Bon, ben, vous…» J’avais prévu pour les enfants, ils étaient plus grands, alors ils pouvaient se débrouiller, il y avait pas de problèmes. Les enfants m’ont fait signe à la main, par la fenêtre. Je suis partie, puis j’ai dit: «Mon minou…» parce que je savais pas où j’allais… je savais bien que c’était [XX] mais je savais pas où … Puis, je voyais la route …

– Vous êtes drôlement confiante. D’ailleurs, vous aussi, vous m’épatez. Vous avez une confiance dans les hommes …

– Je suis partie. Puis, j’ai dit: «Mon minou…», j’ai dit, parce que j’ai passé des… des villages, des bois, j’ai dit: «C’est pas le moment qu’il me fait la coup de la panne, j’ai dit, parce que je suis pas… je suis pas sortie, je sais même pas où je suis». Puis, il parlait pas, dans la voiture, il y avait pas de musique, rien parce que comme il avait pas…

– Et vous, vous ne disiez rien?

– Ben, moi j’aur-… j’aurais bien aimé, mais… Alors, on a encore fait deux kilomètres en chemin. Je dis: «C’est quoi, tout ça?» Puis, une ferme. Bon, ben, qu’il travaille qu’il est x en train de refaire, puis il y a des… des… Ses parents habitent au-dessus. Puis les mômes descendent les escaliers: «Voilà la nouvelle femme de papa!»

Agence (4)

Agence matrimoniale (4)

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– La gamine était là. Euh on a commencé à se mettre à table euh. Et les jeunes qui faisaient un peu le cirque, la pauvre jeune qui (y) arrivait pas… qui s’en sortait pas, Gladys. Puis, j’ai dit: «Ben, alors, vous n’avez pas… vous n’avez pas ras-le-bol de faire le cirque, comme ça, autour de la table? On est x à table, on reste à table, on fait pas ça, je dis, c’est pas bien!» Alors, surtout, Daniel, je le verrai toujours, avec son verre de Ricard, il a lâché le verre. Parce que, sur le coup, il a été tout… un peu été étonné que j’ai(e) dit à ses enfants: «Mais, arrêtez de faire le cirque, on est x à table!»

– Vous avez tout de suite fait preuve d’autorité.

– Oui, je ne… je n’ai pas montré… euh euh je n’ai pas joué sur les euh… un sentiment, parce que j’étais… j’allais être la nouvelle femme, comme les enfants pensaient, mais je… je m’étais montrée comme j’étais.

– Est-ce qu’il a pensé: «C’est une femme de la ville, elle ne tiendra jamais»?

– Ah oui, ah oui, oui euh ils ont tous pensé.

– Ah oui, tous?

– Ah tous hein. Alors, de colère, bon, ben, je sais pas, ça s’est… s’est pas fait tout de suite, mais le… le… le jour /quand on, qu’on… qu’on/ s’est vus, le jour-même, je l’ai embrassé.

– Ah? Tout de suite?

– Oui, c’est quand il a rangé pour euh la vaisselle, et puis qu’il a voulu prendre les tasses à café, je suis arrivée devant le buffet, puis c’était plus fort que moi, je lui… je l’ai embrassé.

– Vous étiez en état de bonheur?

– Ah oui, j’étais bien! J’étais… Puis les enfants quand euh vers cinq heures, je devais repartir, alors les enfants, ils ont commencé à pleurer. «Non, ne pars pas, reste avec nous!» Alors, j’ai appelé mes enfants, j’ai dit: «Écoute, euh je rentrerai plus tard, parce que je reste avec les enfants, ils ne.. ils ont pas envie que je parte, et je… je dîne avec eux le soir». Bon, la gamine est restée sur mes genoux. Elle s’est x endormie sur mes genoux pour pouvoir euh la coucher après. Le… l’autre gamin, ça a été pareil. J’ai raconté une histoire pour qu’il puisse s’endormir. «Tu reviendras, hein? Tu reviendras?»

– Là, ils ont trouvé une nouvelle maman.

– Alors, j’ai dit: «Je vous promets que je reviendrai!»

– Et vous êtes revenue combien de temps après?

– Trois jours après.

Agence (5)

Agence matrimoniale (5)

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– Trois jours après? Mais qu’est-ce…

– [rires] XX

– Qu’est-ce qui s’est passé, pendant ces trois jours? Vous vous êtes appelés?

– Ben, rien, j’ai discuté avec mes enfants quand je suis rentrée. C’était… bon, ben, quand il m’a ramenée, il a pensé que ça n’aurait pas été. Bon, il m’a laissée, il m’a fait un bisou sur la… sur la joue. «Oh, j’ai dit, oh, il y a un problème».

– Là, vous avez… qu’est-ce que vous avez pensé, hein, qu’il y avait comme problème?

– Ah, ben, sur le coup, j’ai dit… Bon, ben, j’ai vu mes enfants, j’ai dit: «Les enfants avaient l’air d’être bien, mais, j’ai dit, le papa, il s’est même pas retourné, rien. Il est parti dans la voiture fout! direction Vosges». Oh alors, j’ai dit: «Bon, ben, je pense que c’est rapé, j’ai dit, je pense que… que je suis pas la bonne», j’ai dit à mon fils.

– Vous étiez triste, vous?

– Ben, oui, parce que ça m’avait fait mal au cœur, parce que je pensais qu’il se serait retourné, qu’il m’aurait fait un signe de la main, ou… Non, là, rien, il est parti euh comme un… comme un voleur, hein? comme on dirait. Ben, j’ai dit: «C’est pas…» Puis, il m’avait rappelée, puis j’ai dit: «Tu voulais savoir quoi? – Ben…» Et il m’a dit: «Je voulais savoir euh qu’est-ce que tu penses faire? – Ben, j’ai dit, quand tu veux, tu viens me chercher; tu veux pas venir me chercher, tu viens pas, j’ai dit, mais si tu viens me chercher, il y a pas de problème, moi, j’arrive. – Ah bon? comme ça?, qu’il me dit, – Ben, oui, quand tu veux!»

– Vous voulez dire…?

– J’ai pris ma valise, les affaires qu’il me fallait. J’ai dit: «Je vais partir huit jours, j’ai dit, on va faire un essai de huit jours».

– Et comment se sont passés ces… ces huit jours?

– Bien, parce que moi, c’était un rêve, moi.

– Ah bon?

– Ah oui, moi, j’étais bien. Je… je faisais le… le déménagement, je nettoyais. J’avais appelé madame euh Mi-… Michèle Lambert euh pour lui dire que j’étais chez Daniel. Elle dit: «Quoi?» «Ben, je lui ai dit, oui XXX

– Rapide!

– Je suis chez Daniel, je fais un essai, je vous tiendrai au courant si… si c’est bien ou pas, je dis, je peux pas vous dire, j’y… j’y peux rien. Ça a fait… ça a fait tilt, et puis, c’est tout, hein? Je peux pas discuter plus, ça a fait tilt», je lui dis.

– Et vous avez dormi ensemble dès le premier soir?

– Oui.

– Tout de suite?

– Oui.

– Et ça s’est bien passé tout de suite?

– Dès le premier soir, ah oui, il y a pas de…

– C’ét-… c’était aussi euh la personne que vous attendiez? C’était un peu le coup de foudre, comme Dominique en a parlé?

– Ah oui, parce que… En tout, parce que j’ai quand même eu deux… deux maris, je suis honnête. Mais a-… avec Daniel, pour moi, c’est… c’est… c’est… c’est tout nouveau, c’était tout nouveau, tout… tout beau. C’était…

Belfast

Une jeune femme, originaire du sud de la France et issue de l’immigration d’Algérie, raconte avec animation son voyage à Belfast. Elle est assistée d’un interlocteur qui intervient très peu.

La locutrice a un léger accent que les linguistes appellent “langage des jeunes”, “langage des banlieues”, généralement associé et réduit (à tort), dans l’imaginaire collectif sociolinguistique, au parler des deuxième et troisième générations de l’immigration maghrébine en France.
Chez la locutrice, cet accent est plus fort que son accent du sud, plus subtil (on le note quand même sur la prononciation du mot “rose” notamment).
Cet accent “des jeunes” se caractérise essentiellement par un rythme particulier: l’articulation est très ouverte (on le note par exemple avec les voyelles ouvertes, notamment les /a/) et l’accent tonique qui porte le plus souvent sur l’avant-dernière syllabes (“professeur”, “Algérie”), la mélodie est syncopée. Les [R] sont légèrement plus gutturaux et le son [“je”] est parfois affriqué [“dje”]. Le niveau de langue hésite entre familier et très familier comme le montre la présence de mots d’argot et de gros mots (“putain”, “merde”, “enfoiré”). Le débit de la locutrice est extrêmement rapide: 280 mots/min.

  • Première partie: Préparatifs de départ [00:00 → 01:54]

Donc je devais partir en Algérie, tu vois. Putain, le douze, je reçois la lettre. Bon, c’est bon, quoi, je partais plus! Et entre-temps au mois de mai, j’avais discuté avec Philippe en lui disant euh… il savait que je devais normalement partir en Algérie mais comme c’était pas sûr, je lui avais dit: «Tu veux pas qu’on parte en Irlande et tout?»

Belfast (1)

  • Deuxième partie: Un voyage mouvementé [01:54 → 05:22]

Et puis dans le car en plus, tout était plein, tu vois, tu pouvais même pas te mettre sur une autre banquette pour t’étaler et tout. On avait le walkman. J’avais même emmené Camus, La Peste et tout, de Camus. Oh non! je craquais. J’en pouvais plus, j’étais là: «Philippe, jamais on arrive et tout!»

Belfast (2)

  • Troisième partie: Belfast et Londonderry [05:22 → 08:33]

Le lendemain: bombe. On regarde les informations, puis tout le monde le savait, tu vois, je suis sûre qu’en France ils en ont parlé, et tout. Euh je dis: «Il faut que je téléphone à ma mère, hein? Elle va flipper, hein?»

Belfast (3)

Belfast (1)

enregistrement

– C’est-à-dire que voilà, jusqu’au dix euh… je m’étais donné jusqu’au dix juin pour être sûre de partir en Algérie et euh le douze, j’ai reçu la lettre euh d’un de mes amis chez qui je devais aller là-bas, me disant que bon euh c’était pas possible parce que lui, il venait en France en juillet. [mm] Finalement, il est même pas venu. Il devait venir en juillet, il est pas venu, il devait venir en… en octobre, il est pas encore venu. Il va certainement débarquer bientôt, tu vois. Je te le présenterai d’ailleurs parce que c’est x un sociologue et tout.

– Mais il vit à Aix?

– Non, non, il est euh professeur de… de socio à Annaba.

– Mais euh le le truc que j’avais vu le euh… le document que j’avais vu sur ton bureau, là, c’est pas lui qui l’a écrit?

Si, c’est lui.

– Oui.

– Et euh donc je devais partir en Algérie, tu vois. Putain, le douze, je reçois la lettre. Bon, c’est bon, quoi, je partais plus! Et entre-temps au mois de mai, j’avais discuté avec Philippe en lui disant euh… il savait que je devais normalement partir en Algérie mais comme c’était pas sûr, je lui avais dit euh: «Tu veux pas qu’on parte en Irlande et tout?» Enfin non, je fais: «Tu veux pas qu’on parte ailleurs, qu’on sait jamais si je pars pas?» Il m’a dit: «L’Irlande, ça te dirait?» Je fais: «Ouais, pourquoi pas?» Moi, je m’en foutais, tu vois. Tout pays… tout pays est intéressant à voir, quoi. [mm] Puis parlant comme ça euh… il y a eu les examens, tu vois, donc on s’est pas revus de trois semaines, hein, chacun son boulot et tout. Je suis revenue le quinze. Je lui dis: «Bon, je pars plus et tout». Euh d’accord, le vingt-sept, on a acheté les billets. On savait pas encore que… si euh… comment on partait le vingt-sept juin.

– Le vingt-sept juin, oui.

– On est partis le trois euh juillet de Paris.

– XXX

– Mais je te dis pas, hein? Mais lui, je le connaissais bien, tu vois. Il y a pas eu de problèmes entre nous. Bon, parfois, si, des tensions, mais c’est normal, hein? Euh ça peut pas être /tout le temps rose, tout en rose/ hein? Je veux dire, il y a des fois où tu t’énerves pour un rien, donc tu vas trouver un défaut qu’il a jamais eu et que tu lui trouves maintenant, quoi.

– Tout à fait, tout à fait.

– C’est le genre de gars avec qui je repartirais quoi. Euh il y a aucun problème euh un mec super, quoi, hein? Puisque je le connaissais bien, donc il y a pas eu de problème, quoi.

– Et vous aviez acheté euh euh un Guide du Routard?

– Oui, on avait les guides.

– Vous avez consulté le Guide du Routard?

– Ouais.

Belfast (2)

Belfast (2)

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– Tiens, je m’en rappelle et tout. Euh lui, il était déjà à Paris quand moi je suis arrivée à Paris, parce qu’on partait que le lendemain.

– mm

– Oh et je lui avais dit: «Viens me chercher à la gare et tout, hein?» parce que tu sais, je veux dire, trouver comment aller à Noisy-le-Grand à onze heures du soir (j’arrivais à onze heures, tu vois, c’est pas évident, tu vois

– Oui /oui, mm/

– ou… ou dix heures). J’arrive sur le quai. Alors c’est grand et tout, alors je vois personne, hein? Et mon sac et tout [rires] je commençais à flipper et tout. Je dis: «Ça y est, il est pas venu, s-… enfoiré». J’avais même pas le…, ah oui, j’avais le numéro de téléphone. Et d’un coup, je le vois au fond du quai. Il m’attendait, assis sur le banc du quai, et tout, je dis: «Alors? je t’avais donné le numéro du wagon et tout!» Il me dit: «Je savais …», mais pendant un quart d’heure, j’ai dit: «Ça y est, là, c’est mauvais, mauvais». Dans le… oh après, en arrivant à Amiens, on prend le car le soir, le lendemain, le soir à neuf heures, on prend le car à la porte de la Villette, on arrive à Amiens. On allait sur Calais, quoi, hein? Le mec, il dit en anglais et tout… – c’était un chauffeur anglais en plus, alors tu imagines on (n’) a rien compris. Moi, ouais, une demi-heure d’arrêt et tout je dis: «C’est bon, il a dit qu’on avait du temps». On s’arrête, on commence à bouffer – sortir les sandwichs et tout, on s’était fait des sandwichs et tout -, d’un coup, on voit le car passer qui s’en va, tu vois. On était à peine à Amiens, tu sais, on (n’) avait même pas traversé la France. Alors je dis: «Philippe, je crois que c’est notre car, hein?» Il fait: «Non et tout, c’est pas vrai …» Puis quand même, tu vois, je… je… je me suis dit: «C’est… c’est notre car!» Putain, d’un coup, je prends le /X, sabre/ à la main, le sac et tout, puis je cours, et tout je… au chauffeur et je dis: «Hé! Attendez-nous, et tout!» Le car, il était presque déjà sur l’autoroute, tu vois, enfin je veux dire, il prenait la grande avenue pour partir. Eh, il nous a juste… il nous… bon il s’est x arrêté, hein, tu vois, et il nous a dit: «Et alors?» J’ai dit: «Une demi-heure, c’est x une demi-heure!» C’est x un peu comme un car de ligne, tu vois. Je veux dire, le mec, il doit être à Londres à telle heure. Voilà, toc.

– Donc, Paris euh Londres en car.

– Voilà.

– Ah oui.

– Ah, ferry-car, quoi, hein?

– Et ça a pris combien de temps?

– On est partis… on est x arrivés euh vers sept heures et demie du matin à Londres. On a attendu une demi-heu-… une heure.

– Et de Londres après vous avez pris le…

– On a pris un autre car qui nous a emmenés jusqu’à Stranraer.

– Ouais.

– On est arrivés euh vers cinq heures à Stranraer. Le ferry pendant une heure et demie, qui nous a amenés donc à Belfast, quoi, enfin euh un peu plus… voilà. C’était long, hein?

– Et après vous êtes euh… vous avez campé?

– Après, voilà, après, bon, c’était bon, quoi. Après on a campé mais ça faisait long quand même, hein, comme voyage, hein? Mais putain, déjà, ça y est, on /partait XXX, ratait XXX/! J’étais folle, alors, au mec, j’ai expliqué en français et tout: «Ouais, là, mais monsieur on était en train de manger les sandwichs et tout, euh j’avais rien compris». Et puis dans le car en plus euh tout ⍽ était plein, tu vois, tu pouvais même pas te mettre sur euh une autre banquette pour t’étaler et tout. J’avais mal au dos, j’étais mal, et tout, et un peu comme ça, et un peu comme ça. On avait le walkman. J’avais m-… même emmené Camus, La Peste et tout, de Camus. Oh euh non, je craquais. J’en pouvais plus, j’étais là: «Philippe, jamais on arrive et tout!» Ah, putain, pas lavés! Bon en plus on fu-… on s’arrêtait, on fumait une clope et tout. Euh sur le ferry on avait bu un petit peu pour s’habituer, tu vois, on s’est dit il faut un avant-goût. Putain, on est arrivés au camping, on a planté la tente, on a pris une douche! …

– À Belfast.

Ouais, putain, on a pris une douche! … Oh, je suis restée au-moins une demi-heure sous la douche. Putain, mais tu es en vacances, quoi, je veux dire, c’est cool, hein? Je te jure, c’est trop cool.

-Tu acceptes beaucoup de trucs, quoi. —

Belfast (3)

Belfast (3)

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Le lendemain, on va à Belfast: bombe.

– Bombe.

Je dis: «Il faut que je téléphone à ma mère. Ma mè-… ma mère /elle, ø/ voulait pas, hein? Ma mère m’a dit: «Vous êtes fous! Vous allez à Belfast, et s’il y a une bombe?», je lui dis: «/Où, Oui/, une bombe, maman … N’importe quoi, tu en vois de partout, toi!» Je lui dis: «Voilà où on sera», alors ma mère elle me dit: «Donne-moi tout ton itinéraire». Je lui dis: «Mais j’en sais rien, maman, où je vais, je vais en Irlande! Laisse-moi tranquille, tout ce que je peux te dire, c’est que tel jour on sera à Belfast, après …, et tel jour on rentre». Je lui avais même pas dit à… quand x on rentrait à ma mère, pour te dire. J’ai dit: «Ouais, fin juillet, quoi».  Le lendemain: bombe. On regarde les informations, puis tout le monde le savait, tu vois, je suis sûre qu’en France ils en ont parlé, et tout. Euh je dis: «Il faut que je téléphone à ma mère, hein? Elle va flipper, hein?»  En plus, je lui dis: «Ouais, moi je compte aller voir les quartiers catholiques, là où il y a les bombes et tout». Tu sais, ma mère, elle flippait, hein? Je lui ai téléphoné quinze jours après, à ma mère, mais elle s’était pas trop inquiétée, c’est bon. D’Irlande, j’ai téléphoné: «Allô maman?» et tout. «Oh, ma fille et tout, alors comment ça se passe et tout?» /oui, je dis/ «Tout va bien? Vous ne manquez de rien? (Oh, en voyage, vous ne manquez de rien?) – Eh non ça va euh on a tout ce qu’il faut euh – Mais tout se passe bien? euh».  –Elle flippait qu’on fasse du stop. —

– Moi je crois que ma mère elle me tue si XXX

– Moi au début, je lui ai pas dit, je lui ai dit quand on est rentrés. «Ah, elle fait, comment vous avez fait en voyage? – J’ai fait tout en stop – Quoi? – Euh, ouais, à peu près, quoi, je veux dire sur les grandes… grandes lignes, quoi, hein?» Ah, mais, tu rigoles, hein? Tu sais, tu flippes quand même parce que tu arrives à Belfast comme ça, le mec il me dit: «Tiens, c’est là euh… c’est là que ça a explosé ce matin». Tu regardes, tu te dis: «Mais putain merde! J’étais à quatre rues!» Je veux dire, moi, j’étais dans le quartier catholique quand elle a explosé. Oh, j’étais pas dans cette rue mais j’aurais très bien pu y être, hein? Tu dis quand même, bon, ça craint, quoi. Après on est passés à Londonderry quatre, cinq jours, après le jour de fête nationale chez les protestants. Manifestation protestante dans la rue et tout. Tu sais, manifestation culturelle. Contre-manifestation catholique. On arrive. Carrément il y avait presque les mecs qui se battaient, et tout. Flics, soldats, et tout … ça craint l’Irlande! D’ailleurs en Irlande du Nord, ils appellent ça Londonderry, mais en Irlande du Sud, ils appellent ça Derry parce qu’avant, ça s’appelait Derry et quand ça a été annexé euh par les Britishs euh ça s’est x appelé Londonderry, tu vois, pour emmerder euh. Et même certains Irlandais du Sud, ils nous disaient: «Ah! vous êtes allés en Irlande du Nord et tout?» Je fais: «Eh ouais, puis on s’est pas fait tirer dessus, faut pas délirer non plus, hein?» Tu sais parce que je leur dis: «Si vous pensez tout le temps… c’est pas comme ça que vous arriverez à un compromis ou à essayer de vous arranger entre vous si vous avez tout le temps peur les uns des autres, hein?» Euh je fais: «Ouais …» D’ailleurs on s’est plus éclatés dans le Nord que dans le Sud, pour te dire.

Œufs anormaux (3)

enregistrement

– À l’extérieur maintenant, la coquille, il y a d’autres anomalies maintenant. La couleur entre autres, ça peut être blanc ou ça peut être euh euh brun.

– Ben la couleur de la coquille, blanc ou brun, c’est selon la couleur de la poule. Au Québec on produit euh deux couleurs d’œuf(s), les blancs et les bruns, les bruns vont venir de la poule brune et les blancs vont venir de la poule blanche. C’est aussi simple que… que la couleur de la poule.

– Ça a rien à voir avec l’alimentation?

– Ça a rien à voir avec l’alimentation, parce que /la…, là/ dans nos poulaillers, les poules blanches et les poules brunes vont consommer euh la même moulée, là, il y a pas de différence.

– Alors comment vous faites pour vous assurer que les œufs qu’on va mettre euh sur le marché sont d’une bonne qualité et sont ⍽ aussi standards, parce qu’ils… ils se ressemblent un… un peu tous, là, quand on ouvre une douzaine d’œufs euh ils sont tous pareils.

– Ouais, c’est selon euh le poids de l’œuf. On a des postes de classification, que eux ils vont les mirer, vont les laver, vont classer les œufs, pis ils vont n’en faire la distribution. C’est à cette étape-là qu’ils vont euh s’assurer du contrôle de la qualité, pis ils vont les peser. Selon le poids de l’œuf, ça va être un moyen, un gros ou un extra-gros. Et c’est x eux qui vont les classer. C’est pour ça que dans la douzaine les œufs – – se ressemblent beaucoup, sont presque tous pareils, parce que c’est selon le poids de l’œuf.

– Quand on parle de mirer les œufs euh, ça veut dire on… on regarde à l’intérieur?

– C’est ça. C’est une lumière qui euh va être projetée sous les œufs pour être capable de voir à l’intérieur de l’œuf, là, distinguer le jaune, voir si il y aurait pas une tache de sang sur le… dans… dans l’œuf, comme je vous ai parlé tantôt, et voir aussi si euh ils… les œufs sont pas cassés. À ce moment-là les œufs sont retirés pis ils sont euh redirigés vers la transformation pour les œufs liquides.

– Alors monsieur Houle je vous remercie beaucoup pour avoir répondu à la question de notre auditeur de Vancouver Jean-Marc.

– Ben je vous remercie beaucoup de m’avoir donné l’opportunité de lui répondre, pis si jamais Jean-Marc on (n’) a pas répondu à… à sa question totalement, là, je vais toujours être prêt à… à répondre à… à répondre de nouveau à sa question.

– Merci beaucoup Monsieur Houle!

– Merci! ////

Œufs anormaux (2)

enregistrement

– Il y a d’autres anomalies aussi qui peuvent affecter les œufs, il y en a plusieurs, il peut y avoir plusieurs jaunes par exemple. Euh comment expliquer ces anomalies?

– Ça les… les deux jaunes, ça aussi c’est assez fréquent, on va retrouver ça surtout au début de la ponte des poules. C’est x un peu la… la même raison pour laquelle, quand que la poule est jeune il y a pas de jaune à l’intérieur de l’œuf. Son système est mal synchronisé, elle va envoyer deux jaunes à l’intérieur de son utérus, pis former un… un œuf autour… autour de ces deux jaunes-là. Pis plus la poule elle va vieillir, plus que son système est synchronisé, pis moins fréquent que c’est d’avoir des deux jaunes, là. On voit surtout ça au début de la ponte.

– Est-ce qu’il y a d’autres euh problèmes qui peuvent affecter le jaune?

– On peut retrouver une fois de temps en temps des taches de sang à l’intérieur de l’œuf. Ça, encore une fois, c’est x un petit stress que la poule elle peut avoir vécu, un petit vaisseau sanguin qui a éclaté à l’intérieur, il a fait une tache de sang et puis la poule elle a fermé euh son œuf par dessus. Ça c’est pas toxique, c’est x une question de goût, c’est comme un… un steak qu’on va manger saignant : le… le… du rouge sur du rouge, ça paraît pas beaucoup, mais du rouge sur du jaune, mm ça paraît plus, donc euh c’est x une question de goût, là. Le consommateur à ce moment-là peut soit le manger ou soit jeter euh jeter son œuf, ou tout simplement enlever la tache de sang, là.

– Il y a d’autres anomalies aussi qui peuvent affecter le blanc?

Un autre am- anomalie qu’on peut retrouver à l’intérieur de l’œuf, on va appeler ça un… un jaune flottant, là. C’est un jaune d’œuf qui /sera, soit/ pas rattaché euh avec les petits euh par les petits filaments blancs qu’on retrouve à l’intérieur de l’œuf, qui tient le jaune en place. Pis quand ces filaments, là, sont pas là, ben le jaune peut se promener à l’intérieur de l’œuf. C’est x un autre anomalie euh, le blanc d’œuf va être plus liquide, pas gélatineux. Ça c’est… ça peut être parce que la poule a consommé gros de l’eau, ça peut être une question de l’âge de la poule aussi : plus que la poule est vieille, plus que le blanc de l’œuf est liquide. C’est à peu près les anomalies euh qu’on peut retrouver, là, à l’intérieur de l’œuf.

lien vers œufs (3)

Œufs anormaux (1)

enregistrement

– Bonjour monsieur Houle!

– Bonjour monsieur X Bourgault!

– Alors, vous avez entendu la question de notre auditeur euh… D’abord est-ce que c’est un phénomène qui est euh inhabituel?

– C’est un phénomène qui va se produire euh souvent lorsque la poule est très jeune, quand que la poulette commence à pondre des œufs, vers l’âge – – de seize semaines, son système est comme pas synchronisé encore, pis ses premiers x œufs que la poule va pondre, il y aura pas de jaune à l’intérieur. Ça peut être une des raisons, là, je /le, ne, ø/ sais pas euh si Jean-Marc, c’était des… des… des petits œufs qu’il… qu’il consommait ou ben non c’était des gros œufs, mais il y a d’autres facteurs aussi qui peuvent euh causer ça, il peut y avoir euh… Il parlait d’une petite tache euh rougeâtre, là, qu’il (y) avait dans son œuf, ça peut être euh un petit morceau de chair qui s’est détaché dans l’intérieur de la poule, à ce moment-là quand qu’il est tombé dans l’utérus, la poule, le… le système de la poule pensait qu’il y avait un jaune qui s’était déposé, elle a formé un blanc pis la coquille par dessus. Fak ça ça peut arriver là que si l’œuf était gros. C’est des… des choses qui arrivent, là, une fois de temps en temps, là.

– Qu’est-ce que c’est cette petite tache rouge dont parle notre auditeur?

– Ça peut être un petit morceau de chair qui s’est détaché de l’oviducte – – de la poule. C’est le… le… l’oviducte c’est x un peu comme euh la trompe de Fallope euh chez la femme. C’est ce qui achemine le jaune – – d’œuf – – de la chaine d’œufs jusque à l’utérus de la poule, pour qu’après ça elle puisse former son œuf. Et pis s’il y a une petite tache de chair qui s’est détachée, elle s’est ramassée dans l’utérus de la poule, l’utérus pensait que c’était un jaune d’œuf, pis à ce moment-là alors elle a formé un blanc, et une coquille par dessus la petite tache de chair, la… le petit morceau de chair qui s’est détaché, là.

lien vers œufs (2)

Œufs anormaux

Le président de la fédération des producteurs d’œufs du Québec répond à une question d’un auditeur sur les œufs anormaux. Cette capsule est extraite de l’émission scientifique de Radio-Canada, “Les années lumière”, enregistrée en janvier 2014. L’accent régional du locuteur principal est particulièrement fort: changement de timbre des voyelles (“chair” prononcé comme “char”; “blanc” comme “blin”), diphtongaisons (“jaune” = [ʒown], “seize” = [sɛjz]). Il utilise une variété de français populaire (beaucoup d’élisions dans la conjugaison, “quand que”, “se ramasser”, etc.) alors que son discours est spécialisé et technique (“oviducte”, “rediriger vers la transformation”). Il ne fait pas toujours l’opposition “un oeuf” [œ̃nœf] / “des oeufs” [dezø] et prononce parfois [dezœf]; cette prononciation déviante est signalée par un soulignement du “f” dans la transcription. Le débit moyen, de 230 mots par minute, se situe dans la partie haute de la moyenne.

• Première partie: Œufs sans jaune [0:00 à 1:40]

C’est un phénomène qui va se produire euh souvent lorsque la poule est très jeune, quand que la poulette commence à pondre des œufs, vers l’âge de seize semaines. Son système est comme pas synchronisé encore, pis ses premiers œufs que la poule va pondre, il y aura pas de jaune à l’intérieur.

œufs anormaux – 1

• Deuxième partie: Œufs à deux jaunes et œufs tachés [1:40 à 3:40]

Et plus la poule elle va vieillir, plus que son système est synchronisé, pis moins fréquent que c’est d’avoir des deux jaunes là, on voit surtout ça au début de la ponte.

œufs anormaux – 2

• Troisième partie: Aspect extérieur de l’œuf [3:40 à fin]

On a des postes de classification, que eux ils vont les mirer, vont les laver, vont classer les œufs, pis ils vont n’en faire la distribution. C’est à cette étape-là qu’ils vont euh s’assurer du contrôle de la qualité.

œufs anormaux – 3

L’accent du Nord

L’accent du Nord est connu à cause du grand succès du film ”Bienvenue chez les Ch’tis” (2008), qui a revalorisé cet accent qui avait mauvaise réputation. La locutrice de l’enregistrement est de Nancy, c’est donc une Lorraine et elle représente la frange Est de l’accent ch’ti.

Voyelles
On remarque une tendance générale à la fermeture des voyelles, surtout en position accentuée. Les [a] sont reculés, donc prononcés comme des [ɑ] postérieurs fermés proches du ”ô”; en syllabe inaccentuée cette fermeture peut s’accompagner d’une légère nasalisation, ainsi le dernier exemple ”on s’attendait pas” se confond avec ”on s’entendait pas” :

puis j’ai dit: «J’ai vraiment quelque chose qui va pas
parce que j’ai passé des… des villages, des bois,
et puis qu’il a voulu prendre les tasses à café,
Bon, ben, je pense que c’est râpé, j’ai dit
Puis, on s’attendait pas lien audio

Les [ɛ] sont souvent prononcés [e] (dans le verbe ”faire” notamment) et ils sont allongés et diphtongués en syllabe fermée :

j’y… j’y peux rien. Ça a fait… ça a fait tilt, et puis, c’est tout, hein?
Mon fils avait treize ans.
Oh, j’ai dit, oh, il y a un problème lien audio

Le [o], déjà fermé, l’est encore plus, diphtongué et s’approchant du [u]:

Rien, il est parti dans la voiture fout! direction Vosges, wow alors lien audio

La voyelle nasale [ɑ̃] se ferme en [ɔ̃] et on a beaucoup de combinaisons avec des [a] et des [ɑ̃] fermés, comme ”maman” prononcé ”mômon”:

il me dit: «Maman, viens voir, il y a quelque chose»
Je lui ai dit carrément
Il a dit: «Oui, le… le gars de la campagne, là, le… le… celui-, de l’agence»
Bon, ben, quand même la campagne…. Je voyais pas la campagne-campagne, je voyais la campagne moderne
j’allais être la nouvelle femme, comme les enfants pensaient
c’est quand il a rangé pour euh la vaisselle lien audio

Consonnes
L’accent du Nord – Alsace – Lorraine est connu pour être influencé par l’Allemand en ce qui concerne la prononciation des consonnes : les consonnes finales sonores (surtout les constrictives) seraient assourdies alors que les consonnes occlusives placées à l’initiale présenteraient une forte explosion. Ces deux traits ne sont pas présents chez cette locutrice lorraine, par contre on peut les observer chez la locutrice alsacienne de l’enregistrement ”Résidence Universitaire”:

oui oh mais ça c’est des Françaises, ça.
elles ont leurs papiers, elles font leurs cours, hein?
c’est plutôt euh la façon de boire, quoi! et encore ce serait du bon vin? mais alors le vin de table là, vraiment, le pinard là lien audio

La prononciation de [ʀ] est très atténuée (reculée et assourdie), quand il est en finale, dans le mot ”alors” notamment:

Puis, j’ai dit: Ben, alors, vous n’avez pas… vous n’avez pas ras-le-bol de faire le cirque, comme ça, autour de la table?
Oh alors, j’ai dit: Bon, ben, je pense que c’est râpé, j’ai dit lien audio

Par contre, elle est renforcée (grasseyée) dans les autres positions:

il était très timide, hein? Il parlait pas, rien lien audio

On constate un certain flottement dans la prononciation des semi-voyelles [ɥ] et [w]: les descriptions de l’accent ch’ti parlent d’une disparition de [ɥ] au profit de [w] (comme on a dans l’accent belge), mais dans cet enregistrement, on peut trouver des [ɥ] prononcés [w], d’autres prononcés [ɥ] et même des [w] prononcés [ɥ]:

J’ai dit: «Je vais partir huit jours, j’ai dit, on va faire un essai de huit jours».
Elle dit: «Quoi?» «Ben, je lui ai dit, oui XXX lien audio

Un phénomène bien connu de l’accent ch’ti (mais qui ne lui est pas propre, c’est en fait une caractéristique du français populaire en général) est la disparition des consonnes liquides situées immédiatement après une consonne occlusive:

je venais de perdre euh euh… je venais d’être veuve.
on était à table avec les enfants
Ils étaient à la fenêtre, ils guettaient. lien audio

Élisions
Les élisions sont très fréquentes, comme en français parisien ou plus généralement en français populaire. ”Et puis” est prononcé systématiquement ”et pis”, ”quelque chose” est toujours prononcé [kɛkʃoz]; le pronom ”tu” est élidé devant voyelle, ”il(s)” devant consonne et ”ils” est prononcé [iz] devant voyelle:

Et puis il m’a appelée dans la cuisine
Alors, sur le coup, il m’a regardée, puis j’ai dit: «J’ai quelque chose qui va pas?»
Ah, il dit, comme toi tu aimes bien euh…
Il voulait pas me laisser, il voulait pas que je reste toute seule.
Ils étaient à la fenêtre, ils guettaient. lien audio

Accentuation
Les descriptions du français ch’ti mentionnent une accentuation spéciale, différente du français standard. Il s’agit d’un accent initial sans valeur d’insistance, alors que l’accent normal du français est sur la dernière syllabe du groupe rythmique et que c’est seulement les accents d’insistance (émotif ou didactique) qui se placent sur la première syllabe. On rencontre cette accentuation à plusieurs reprises chez notre locutrice lorraine, mais est-ce vraiment une manifestation de cette accentuation ch’ti sans valeur d’insistance? C’est difficile à dire, car ces passages correspondent à des parties dialoguées, où la locutrice met beaucoup d’emphase et ”joue au théâtre”:

Ben j’étais pas trop équipée, alors il y a ma fille qui était euh au balcon me dit: «C’est x un problème, maman? – Ben, je dis, tu m’envoies les baskets, puis le j- le jogging, parce que je crois que je peux pas aller en talons». Alors de la fenêtre du quatrième, ma fille m’a envoyé un sac avec les… les baskets et puis le jogging. lien audio
Puis, il m’avait rappelée, puis j’ai dit: «Tu voulais savoir quoi? – Ben…» Et il m’a dit: «Je voulais savoir euh qu’est-ce que tu penses faire? – Ben, j’ai dit, quand tu veux, tu viens me chercher; tu veux pas venir me chercher, tu viens pas, j’ai dit, mais si tu viens me chercher, il y a pas de problème, moi, j’arrive. – Ah bon? comme ça?, qu’il me dit, – Ben, oui, quand tu veux!» lien audio
J’avais appelé madame euh Mi-… Michèle Lambert euh pour lui dire que j’étais chez Daniel. Elle dit: «Quoi?» «Ben, je lui ai dit, oui XXX je suis chez Daniel, je fais un essai, je vous tiendrai au courant si… lien audio

On remarque aussi que ces passages (surtout les deux premiers) correspondent à une augmentation du volume sonore. On pourrait donc rapprocher ce phénomène de la remarque sur la forte explosion des consonnes occlusives initiales, caractéristique de l’accent germanique.

Pour ce qui est de la mélodie (les schémas intonatifs), elle est assez standard, bien que très expressive, avec des petites montées, des grandes montées ou des chutes conclusives sur la dernière syllabe des groupes rythmiques. Il n’y a qu’un exemple où c’est l’avant-dernière syllabe qui porte l’accent et une forte montée intonative, suivie d’une forte chute sur la dernière syllabe, ce qui évoque l’accent des Alpes (Suisse et Savoie):

On est x à table, on reste à table, on fait pas ça, je dis, c’est pas bien! lien audio

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