Adoucisseur d’eau

Un représentant de commerce en systèmes de traitement de l’eau explique, dans un long monologue, comment il s’y prend pour vendre ses produits aux particuliers. L’extrait à l’étude consiste essentiellement en la démonstration de la nécessité d’acheter un système de traitement d’eau, mais cette partie argumentative est toujours doublée d’un autre niveau du discours où le locuteur explique et commente, à son interlocuteur invisible, sa stratégie commerciale.

Le locuteur est âgé de 35 ans et est originaire du Sud de la France. Il a un accent régional assez marqué, mais il parle sur un ton très clair et très posé (débit de 180 mots par minute). Son discours se distingue par un grand nombre d’éléments phatiques, pour maintenir le contact avec son interlocuteur (voilà, alors, eh bien, donc, hein, bien entendu…). Il est en général assez formel et assez technique pour ce qui est de l’argumentation (l’eau, étant un solvant universel, eh bien elle va dissoudre des particules des couches qu’elle traverse), un peu plus familier quand il s’agit des commentaires (et ça, je leur dis comme ça, pour leur faire bien comprendre).

  • Première partie: Présentation des produits [00:00 → 02:01]

Et c’est surtout là-dessus que je vais mettre l’accent, car en fait, c’est justement ce qui n’est pas visible dans l’eau – que vous ignorez donc, bien souvent – et c’est ça qui est surtout dangereux pour la santé.

Eau (1)

  • Deuxième partie: La pollution et le cycle de l’eau [02:01 → 08:04]

Cette eau, qui est déjà polluée en arrivant sur la surface du sol par l’atmosphère, puisqu’elle a, en somme, lavé l’atmosphère, eh bien cette eau va ruisseler sur la surface du sol, et tu vois ici, on a marqué «Arsenic et nitrate». Ben, c’est comme je leur dis, c’est pas pour vous faire peur, mais en même temps, je leur dis ça quand même pour qu’ils aient peur, hein?

Eau (2)

  • Troisième partie: Les problèmes de l’eau du robinet [08:04 → 13:35]

Ben, il y a tous les produits que tu peux voir: les poussières, gaz carbonique, arsenic, mercure, nitrate… Alors il y a donc tout ça, les bactéries en moins, et le chlore en plus, et ça, c’est la réalité, c’est ce qu’on a au robinet, hein?

Eau (3)

  • Quatrième partie: Les méfaits de l’eau minérale [13:35 → 17:00]

Faut savoir que la plupart des eaux minérales vendues en bouteilles ne correspondent même pas aux critères de potabilité. Si on prend de l’eau de Vittel ou Contrex ou quoi que ce soit, on la fait analyser dans un laboratoire, eh bien la réponse, je la connais, c’est “Eau non potable, impropre à la consommation”.

Eau (4)

  • Cinquième partie: Le coup de grâce [17:00 → 20:00]

Alors moi je leur dis, est-ce que vous me donneriez à moi ces 180 francs, tous les mois, que vous donnez actuellement, si moi je vous donnais non pas deux bouteilles d’eau par jour mais si je vous donnais 15 à 20 litres d’eau, d’une excellente qualité, sur un robinet spécial dans votre cuisine?

Eau (5)

Adoucisseur d’eau (1)

enregistrement

Voilà, alors, je… je commence donc ma démonstration avec euh ce… ce bouquin, là, avec ces images, et voilà, ça, au fur et à mesure ce que je leur dis, là, tu vois, par exemple la première image: «Eh bien, voilà, messieurs, dames, euh, je v-… euh suis venu ici vous parler de l’eau, vous parler de l’eau euh que vous utilisez pour la toilette, pour euh le bain, pour euh… pour la… pour la cuisine et caetera, mais vous parler de deux inconvénients qu’il y a dans l’eau: le calcaire, ça vous le connaissez, cet inconvénient …-vénient-là, c’est d’ailleurs pour ça que vous me recevez, pour que je vous en parle. Eh bien, euh, contrairement à ce que vous attendez, je vais vous en parler très peu, car en fait j’ai pas grand-chose à en dire, sur le calcaire, étant donné que vous savez tout autant que moi les… les inconvénients que ça a et les dégâts que ça peut faire. Par contre, je vais vous parler aussi euh de l’eau que vous buvez, c’est d’ailleurs la même que celle euh dans laquelle vous vous lavez, mais là il y a quand même quelque chose d’important, c’est que cette eau que vous buvez, elle va détériorer pas simplement vos canalisations euh d’eau ou vos appareils ménagers, mais elle est x extrêmement polluée, et pour l’organisme, c’est très mauvais, et c’est surtout là-dessus que je vais euh mettre l’accent, car en fait, c’est justement ce qui n’est pas visible dans l’eau – que vous ignorez donc, bien souvent – et c’est ça qui est surtout dangereux pour le… pour la santé. Donc, je vais vous parler de la pollution, et disons euh… et de… et du calcaire, et vous verrez qu’on a euh… ce sont deux phénomènes bien particuliers, et nous répondons à ces deux phénomènes par deux appareils particuliers: un adoucisseur d’eau pour adoucir l’eau, que… pour… pour lutter donc, contre le calcaire; et un purificateur d’eau pour vous donner une eau de boisson d’excellente qualité, car on ne peut pas tout faire dans un seul et même appareil.

Eau (2)

Adoucisseur d’eau (2)

enregistrement

Voilà, alors, je commence donc ma première image: la qualité… la quantité d’eau est toujours la même sur la planète depuis des millions d’années, ce qui a changé, eh bien, c’est la qualité de cette eau, et là je tourne à l’image suivante en disant: «Ben, voyez, ce qui a changé, c’est la qualité de l’eau qui s’est dégradée de par les pollutions industrielles, comme vous voyez là, et de par les pollutions agricoles, comme vous voyez sur cette image». C’est surtout d’ailleurs les pollutions agricoles qui posent de gros problèmes à l’eau de boisson, à l’eau en ce qui concerne la boisson car finalement euh de plus en plus les industries sont quand même euh attirent l’attention des pouvoirs publics et donc euh il y a quand même des filtrations dans les rejets de fumée et cetera, alors que, malheureusement, eh ben dans l’agriculture, il y a rien: on met de l’engrais dans la terre, on… on met toutes sortes de produits chimiques pour traiter toutes sortes de maladies, et ça, ça va directement dans la nappe phréatique. — Alors tu vois ici, ça, c’est le cycle de l’eau, comme on a appris à l’école. C’est une… l’image avec euh un lac, une rivière ou une réserve d’eau quelle qu’elle soit, et bien entendu, l’eau va s’évaporer dans l’atmosphère sous l’action du… du soleil, et va se former en nuages. Ces nuages, bien entendu, vont se déplacer, et vont traverser des zones euh d’industries euh donc, des zones polluées (par des gaz carboniques par euh des acides, comme tu vois, des poussières, des fumées, des brouillards, des moisissures, enfin de tout), et lorsque ces nuages vont se d-… vont… vont craquer, vont… vont… lorsque cette eau em-… emmagasinée dans les nuages va revenir sur terre sous forme de pluie ou de neige, eh bien, l’eau est polluée. Euh, c’est important de leur dire que les nuages se déplacent, car nous sommes dans des régions où… nous sommes dans une région où il y a très peu d’industries polluantes, et les gens ont tendance à dire: «Oui, mais ici on (n’) a pas d’industries polluantes». Eh bien, euh, quand les… les pluies acides sur la Forêt Noire sont ⍽ en train de mettre… mettre la Forêt Noire en péril, eh bien il y a pas non plus d’usines sur la Forêt Noire! Les nuages se saturent de toutes sortes de produits acides ou autre euh dans le bassin de la Ruhr, par exemple, et puis ensuite, vont crever sur la Forêt Noire, où là ça… ça… ça tue toute la… toute la forêt. Donc, voilà pourquoi il faut insister sur le déplacement des nuages, et c’est d’ailleurs euh…, on leur donne souvent en exemple euh les affaires comme Tchernobyl ou autre, où… où bien sûr le nuage, il a… il a pu faire le tour de la terre, hé, ou… ou Mururoa quand x ils font péter une bombe quelque part. Donc dans un deuxième temps, cette eau qui est déjà polluée en arrivant sur le… la surface du sol par l’atmosphère, puisqu’elle a, en somme, lavé l’atmosphère, eh bien cette eau va ruisseler sur la surface du sol, et tu vois ici, on a euh marqué arsenic et nitrate. Ben, c’est comme je leur dis, c’est pas pour vous faire peur, mais en même temps, je leur dis ça quand même pour… pour qu’ils aient peur, hein? Eh bien, cette eau va, en ruisselant, va entraîner toutes les particules de la surface du sol, les particules euh qui sont en… à la surface du sol. Pourquoi de l’arsenic? Ben, parce que sur le sol, bien sûr, il y a des insecticides, des z-… des désherbants et des fongicides (ce sont des produits très nocifs à base justement… où il y a beaucoup de poisons tels que l’arsenic dedans), des nitrates (eh ben, les nitrates sont dérivés des engrais, de tous les polyphosphates que l’on met sur la surface de la… de la terre, quoi, donc, hein? pour l’agriculture), des déchets organiques, euh évidemment végé-… végétaux ou… ou ani-… animals, et euh ça, c’est disons, quelque chose de naturel, mais qui tend aussi à changer au fur des années, parce que dans le temps, par exemple, quand x on avait un élevage de… de cochons, on avait un élevage de… de cinquante ou soixante cochons, euh, maintenant, il y a des élevages de cochons avec des quatre et cinq milles bêtes, tout ça, ça fait des déchets, bien sûr euh et ça… ça pousse à… ça contribue à polluer aussi. Donc dans un troisième temps, eh bien, l’eau va s’infiltrer à travers les couches du sol, après avoir ruisselé sur le sol, et va traverser les couches de… les couches de terrain. L’eau étant un solvant universel, eh bien, elle va dissoudre en traversant ces couches, elle va dissoudre des particules des couches qu’elle traverse, et entraîner avec elle ces particules. Alors elle va entraîner, bien sûr, des particules de calcium, de magnésium, ce qui crée le calcaire, ce qui fait le calcaire (car le calcaire, c’est la réunion de calcium et de magnésium), elle va entraîner de… de… des sels de tout ordre, et elle va aussi entraîner les nitrates, qu’il y a dans l’épaisseur du sol, les zi-… nitrates, les insecticides, désherbants, ceux qui…, parce qu’il y a ceux qui sont à la surface et qui ont été lavés, mais il y a ceux qui, petit à petit, ont pénétré dans le sol aussi, et donc même ceux-là, eh bien, on les récupère, on prend pas que ceux qu’on rince, on prend aussi en profondeur, et tout le sol est une… est contaminé sur plusieurs mètres finalement. Eh bien, toute cette eau, elle va rejoindre la nappe phréatique ou les rivières ou les lacs, et cetera, et là, elle est rejointe aussi par une euh… une dernière pollution, euh, c’est toutes les usines de traitement d’eau, justement, d’eaux usées, hein? euh les… les rejets d’usines aussi, et là, on va avoir euh tous les détergents. Car dans tout ce que l’on… tout ce que l’on rejette en eaux usées, il y a un gros problème: les détergents employés dans les produits lessiviels, ben, multipliés par  cinquante-cinq millions de français, hein? le paquet de… de Soupline /et, Ø/ de Calgon et de toutes sortes de produits qu’on met maintenant pour laver le linge ou les cheveux ou autres, eh ben, on retrouve tout ça aussi dans l’eau.

Eau (3)

Adoucisseur d’eau (3)

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Et donc, tous ces produits que tu vois sur ma… sur ma carte, effectivement, sont des produits que l’on retrouve dans l’eau du robinet, et bien entendu, cette eau telle qu’elle est là, on pourrait pas la consommer. Aux jours d’aujourd’hui, ça serait plus possible de consommer l’eau, c’est pour ça qu’on a fait des usines de traitement d’eau, comme tu vois sur cette image. Eh bien, il faut savoir que une usine de traitement d’eau, la compagnie des eaux en somme, eh bien, elle fait que traiter les microbes, les bactéries. Il y a absolument aucun traitement des produits chimiques dans une usine de traitement. Alors donc, sur cette carte, en fait, eh bien il y a tous les produits que tu peux voir, les poussières, gaz carboniques, arsenic, mercure, nitrate euh enfin tout ça — bactéries, plus le chlore, car on se sert de chlore pour traiter l’eau, pour tuer les microbes. Alors, il y a donc tout ça, les bactéries en moins, et le chlore en plus, et ça, c’est la réalité, c’est ce qu’on a au robinet, hein? D’ailleurs, preuve en est, c’est que les industriels, comme tu peux voir là, eux, ont déjà compris qu’il fallait traiter leur eau, que l’eau telle qu’elle était, y compris traitée par la compagnie des eaux, ne correspondait plus du tout à… à ce qu’ils en attendent; et ces industriels, eh ben ils traitent; dans une blanchisserie, dans un… dans une serre où il faut des… où il y a des fleurs délicates, euh, une usine à papier où il faut pas…, pour faire du bon papier il faut pas de… il faut pas avoir du tout de calcaire dedans, des laboratoires et voire même un centre de dialyse, comme tu vois ici, où là, bien entendu, pour la dialyse et l’hémodialyse, il faut de l’eau de très, très haute qualité. Eh bien, là, bien sûr, je mets toujours l’accent auprès des clients euh sur ces centres de dialyses et d’hémodialyse, parce que tout le monde sait, même sans avoir de… sans savoir exactement ce que c’est, tout le monde sait qu’il faut de l’eau pure pour ça. Eh bien, le système de la dialyse et de l’hémodialyse, c’est le système que nous employons, nous, pour traiter l’eau de boisson, donc c’est pour ça qu’on met un peu l’accent dessus. Alors, je leur dis: «Voilà, les industriels, eux, adaptent leur eau», et je tourne à la page suivante en leur disant: «Par contre, vous, messieurs dames, eh bien vous avez… vous adaptez pas la vôtre, vous avez dans votre maison, pour tous vos besoins, quels qu’ils soient, vous avez une seule et même qualité d’eau. Pourtant, les besoins sont différents, les emplois sont différents. Vous avouerez avec moi qu’il faudrait quand même une eau un peu supérieure euh pour boire par rapport à ti-… euh au fait de tirer la chasse, par exemple». Et ça je leur dis comme ça, hein? pou-… pour leur faire bien… pour leur faire bien comprendre. Alors il y a des gens qui… qui me disent: «Ben oui, on pourrait avoir surtout de la bonne eau pour tirer la chasse», et j-… je dis: «Oui, mais enfin ça coûterait quand même très cher de faire de la bonne eau pour tirer la chasse. Ce qu’il faudrait, c’est surtout faire de la bonne eau pour boire. Alors si on veut purifier cette eau, pour la rendre buvable, et buvable dans le sens de la santé pas /san-, sim-/… simplement dans le sens on peut la boire, eh bien euh ça coûterait très cher». Donc, je leur dis, bien entendu que traiter l’eau, ben c’est notre métier puisque, chez Culligan, nous sommes traiteur d’eau depuis euh cinquante-trois ans, depuis que monsieur Culligan a inventé l’adoucisseur d’eau, et je leur fais voir cette image où il y a une usine de fabrication avec, comme là, tu vois, tous les laboratoires de recherche. Donc ici, je leur euh parle, je leur fais un petit résumé en leur disant: «En fait, parler de l’eau, c’est quoi? Eh bien, c’est parler des problèmes qu’elle vous occasionne. Ben moi, je vais vous donc… vous en parler de ces problèmes. Par contre, je vous apporte une solution, parce que je suis traiteur d’eau, et je vais maintenant vous parler des avantages de cette solution, et tout ça est mon information. Mais parmi les problèmes, bien sûr, on l’a vu sur le cycle de l’eau, l’eau contient de nombreuses impuretés». Et là, tu vois au passage, on a des images rouges, avec… encadrées de rouge, et des images encadrées de bleu. Eh bien, bien entendu, quand il y a une image, qu’on veut la rendre sensible et qu’on veut inquiéter les gens, ben on l’encadre de rouge, et quand c’est une… donc quand on parle des problèmes de l’eau, on a une image rouge, et quand on parle, nous, des solutions qu’on y apporte, ben, on a une image bleue, parce que ça… ça tranquillise. Donc, là aussi, il y a quand même euh un certain but euh psychologique, un certain impact à… Donc il faut, en principe, s’arrêter un peu sur les images rouges et au contraire passer des fois plus rapidement sur les images bleues. Ça aussi, ça fait partie de la… de la démonstration. Donc l’eau peut contenir de nombreuses impuretés. Là, sur ce truc-là, tu vois que euh… Je leur dis: «Voyez, nous ne sommes pas les seuls à en parler car nous, nous sommes bien entendu vendeurs, donc tout ce qu’on pourrait vous dire serait sujet à caution. Mais voyez que les médias en parlent abondamment». En effet, là, tout ça, ce sont des articles de journaux où on voit que… bon, ben: Les médecins s’inquiètent de la qualité de l’eau, L’eau potable imbuvable dans plus quat-… de quatre mille cinq cent communes, L’insoluble problème des nitrates, car en fait ce sont surtout les nitrates qui représentent un très très grand danger pour la population.

Eau (4)

Adoucisseur d’eau (4)

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Et, bien entendu, la plupart des gens, soit consciemment ou inconsciemment, répondent à ce problème de la santé que pro-… que pose l’eau, en achetant des bouteilles d’eau minérale, qu’ils paient d’ailleurs extrêmement cher, car en fait euh ça vaut quand même deux mille francs le mètre cube, l’eau minérale! Trois francs le litre et demi, ça fait deux francs le litre, ça fait donc deux mille francs le mètre cube! Et là, je leur fais remarquer que quand x ils reçoivent leur facture d’eau à douze ou treize francs le mètre cube, tout le monde trouve ça honteux, ça coûte horriblement cher, et tout le monde s’en va gentiment acheter de l’eau à Euromarché, Sodim ou autre, et là, ils le payent deux mille francs le mètre cube. Il y a quand même une sacrée contradiction. De plus, ces bouteilles d’eau ne… ça représente pas la solution aux problèmes que pose l’eau. Pour plusieurs raisons. La plupart des ré-… des bouteilles d’eau sont donc des eaux minérales euh qui sont des eaux thérapeutiques. Faut savoir que la plupart des eaux minérales vendues en bouteilles ne correspondent même pas aux critères de potabilité. Si on prend euh de l’eau de Vittel, ou Contrex, ou quoi que ce soit, on la fait analyser dans un laboratoire en disant, euh, euh, c’est l’eau de mon puits, par exemple, eh bien la réponse, je la connais, c’est: Eau non potable, impropre à la consommation. — Je pense que ça doit te surprendre parce que c’est… c’est… c’est ce qui se passe au-… auprès des gens. Les gens me disent de suite: «Mais alors, pourquoi… pourquoi on la vend en magasin?» Eh bien, moi je leur réponds, ben, que les cigarettes ça se vend aussi en magasin, et que c’est pas considéré comme étant quelque chose de potable. Et je leur réponds que l’aspirine, l’Aspro effervescent ou autre, se vend aussi en pharmacie en vente libre. Eh bé, en imaginant que quelqu’un aimerait euh l’eau pétillante euh faite par des aspirines, euh, il pourrait d-… ce quelqu’un pourrait donc consommer de l’eau pétillante avec l’aspirine, c’est pas pour ça que ça serait potable. Eh bien, les eaux minérales c’est pareil: ce sont des eaux thérapeutiques et c’est marqué sur les bouteilles que c’est des eaux thérapeutiques, puisque même la composition de l’eau est inscrite comme sur les médicaments, et ces eaux thérapeutiques, eh bé, elles sont faites comme toutes les thérapeuties, pour répondre à une affection particulière. Et comme tout médicament, quand ça répond à une affection particulière, c’est tou-… toujours au détriment d’un… d’une autre partie de l’organisme; alors tu as telle bouteille d’eau qui est bonne pour le foie, mais enfin on sait pas trop ce qu’elle fait pour les reins, telle bouteille d’eau qui est bonne pour les rhumatismes, on ignore si ça fait des dégâts dans l’estomac… Enfin bref, parce que sur ces bouteilles-là, contrairement aux médicaments, et ça, c’est x un peu la fumisterie, c’est qu’on prévient que c’est une théra-… un… une eau thérapeutique, en marquant la.. la… la… la composition de cette eau, on dit ce pour quoi cette eau est bonne ou est censée être bonne, mais par contre, contrairement aux médicaments, on ne donne pas les contre-z-indications. Et pourtant, puisque c’est un médicament, il y a automatiquement des contre-z-indications. Donc, ces eaux minérales devraient jamais être consommées à longueur d’année, car c’est comme si on prenait un médicament à longueur d’année. Je… je… je sais pas, quelqu’un qui a mal à la tête tous les jours, tous les jours, tous les jours, il va finir par faire autre chose que prendre de l’aspirine, il va quand même chercher à savoir d’où ça… d’où ça vient, parce que si il prend tous les jours de l’aspirine, eh bien dans quelques temps, il va avoir des petits trous dans l’estomac peut-être.

→ Eau (5)

Adoucisseur d’eau (5)

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Voilà d’ailleurs, pour leur démontrer ce que je dis là, j’ai un appareil de mesure qui mesure l’ensemble de tous les corps composés dans l’eau, dans la…, tout, si tu veux, le poids de tous les sels minéraux dans l’eau, et là je leur demande de l’eau, si ils ont… si ils consomment de l’eau en bouteille, je leur demande donc de l’eau en bouteille. Je mesure l’eau du robinet et l’eau qu’ils achètent, et la plupart du temps, les gens se rendent compte à ce moment-là qu’ils achètent une eau bien plus lourde, bien plus indigeste que l’eau du robinet.– Alors là, je leur redemande aussi bien entendu si ils consomment de l’eau euh en bouteille, je… je veux dire, de façon…, et je leur demande combien ils en utilisent par jour et cetera, pour leur sortir un coût (car il faut savoir qu’une famille qui prend, par exemple, deux bouteilles d’eau par jour, eh bien deux bouteilles d’Evian ou autre, eh bien, à la fin du mois euh ça leur fait cent quatre-vingt francs par mois). Alors donc, j’inscris sur une petite feuille, si ils consomment deux bouteilles d’eau, cent quatre-vingt francs, et là je leur dis: «Voilà, messieurs dames, comme vous avez vu, vous achetez cent quatre-vingt francs d’eau par mois. Vous avez pu constater avec moi, puisqu’on vient de le mesurer ensemble, que cette eau que vous achetez pour cent quatre-vingt francs par mois n’est pas meilleure que celle que vous avez au robinet euh du moins au niveau euh meilleure dans le sens de la santé, parce qu’elle est bien sûr souvent meilleure de goût», car en fait ce qui f-… fait que l’eau est pas bonne au robinet, c’est ce goût de javel ou autre, mais c’… c’est pas forcément dangereux, et là, je leur dis: «Voilà, ces cent quatre-vingt francs d’eau que vous avez tous les mois pour deux litres d’eau par jour, c’est-à-dire pour simplement boire (parce que vous faites pas le café ni le thé ni ni la soupe, ni faire cuire les pâtes avec cette eau, sinon c’est pas deux litres, c’est cinq ou six litres, cinq ou six bouteilles qu’il vous faudrait)». Alors moi, je leur dis: «Pour ces cent quatre-vingt francs que vous donnez à droite et à gauche, avec la corvée que représente de… d’aller chercher l’eau, avec cet emballage plastique qu’il y a autour de l’eau», car ça aussi c’est grave, cet emballage plastique euh, «pour ce… ce même prix, est-ce que vous me donneriez à moi ces cent quatre vingt francs tous les mois, que vous donnez actuellement, si moi, je vous donnais non pas deux bouteilles d’eau par jour, mais si je vous donnais quinze à vingt litres d’eau, d’une excellente qualité, sur un robinet spécial dans votre cuisine?» Et là, la plupart du temps, les gens, bien sûr, euh me disent: «Oui, puisqu’on le donne pour qua-… pour trois litres, on vous le donnerait à vous pour vingt litres», et là j’insiste bien en disant: «Messieurs dames, je suis venu vous euh porter une information, mais moi je suis aussi venu vous vendre un système de traitement d’eau, et là je commence à vous le vendre».

Éducation sexuelle

Une enseignante en Lycée d’Enseignement Professionnel du Sud de la France est interviewée sur ses cours d’éducation sexuelle. Elle raconte une anecdote au sujet d’un malentendu qu’elle a eu avec ses élèves sur la question de la pilule contraceptive et de ses effets potentiels sur la stérilité. Il s’agit d’élèves de Première au lycée en France, l’équivalent d’élèves de 10e année dans le système canadien.

La locutrice a un accent méridional assez prononcé qui se manifeste principalement dans la dénasalisation des consonnes nasales. Le niveau de langue est à la fois soigné (par les structures complexes qui sont employées) et familier: la plupart des ne de négation sont omis; le discours est ponctué par des éléments phatiques comme bon, ben, si tu veux, tu vois; le vocabulaire se veut “jeune” (brancher); le débit est moyen (210 mots / min.)

  • Première partie: Contextualisation [00:00 → 01:28]

J’avais été amenée en début d’année à leur parler de la pilule, mais sans leur faire un cours sur la contraception, un peu comme ça, là, tout simplement.

Éd. sex. (1)

  • Deuxième partie: Réaction inattendue à la fin d’un quizz [01:28 → 02:47]

Puis il y en a une qui commence à m’agresser, à me brancher sur la durée de vie des ovules, sur tout ça, et de fil en aiguille, on en est arrivé à reparler de la pilule, de la stérilité.

Éd. sex. (2)

  • Troisième partie: Frustration des élèves [02:47 → 03:24]

Elles m’ont vraiment agressée, en me disant qu’on disait pas pareil avec Mme Gauthier et que là, elles y comprenaient plus rien, elles étaient complètement perdues.

Éd. sex. (3)

Éducation sexuelle (1)

enregistrement

C’est que… quand est-ce que je les ai /eu, ø/ mes élèves? Je crois que c’est mardi, mercredi, mercredi après-midi euh, j’ai les 1ère année, et tu sais que dans le… le cours que je leur fais de connaissance des personnes euh on débute… euh on d-… commence le cours par euh les organes génitaux féminins, avec la physiologie, les organes génitaux masculins, la fécondation et cetera. Et j’ai été amenée en début d’année à… à leur parler… (parce que je leur ai fait une petite interrogation écrite euh pour savoir où elles en étaient et ce qu’elles savaient, faire un peu le point) et j’avais été amenée en début d’année à leur parler de la pilule, mais sans leur faire un cours sur la contraception euh, vraiment leur parler de la pilule un peu comme ça, là, tout simplement, pour euh…, d’abord parce que elles… elles me… elles m’avaient fait des schémas tellement faux que je leur disais: «Mais enfin, c’est quand même incroyable, je suis presque certaine que la… la majorité d’entre vous prend la pilule, et qu’il y en a pas une qui sait comment vous… comment elle fonctionne!» Alors donc c’est… j’avais donc été amenée à leur parler de ça. Et en leur parlant de la pilule, je leur avais dit euh que, ben, il y avait des possibilités de stérilité, mais que, effectivement la pilule ne… ne… n’entraîne pas la stérilité, mais, si tu veux, il pouvait y avoir des risques pour certaines femmes, dans certaines… sous certaines conditions et dans certains cas. Et elles ont… elles ont entendu, et elles n’ont retenu dans ce que j’ai dit qu’une partie du message, elles ont retenu Stérilité, Pilule égale stérilité. Et puis bon, mais je le savais pas, c’était… si tu veux, c’était euh c’était resté comme ça, en plan.

Éd. sex. (2)

Éducation sexuelle (2)

enregistrement

Et puis donc, mercredi, quand je les ai eues en classe, euh on a… on a fait… je leur ai fait une… une interrogation sur euh sur la fécondation, et puis, quand j’ai ramassé les copies, je leur ai dit (d’abord j’avais qu’une moitié de classe, alors elles m’ont demandé si ça allait compter) et puis je leur… je leur ai dit: «Vous avez vu, c’était facile, les questions que je vous ai posées, vraiment c’était… c’était très très simple, sans… sans aucune difficulté majeure». Puis il y en a une qui commence à m’agresser, en… en me disant: «Oui, mais vous comprenez, vous nous avez dit euh euh la fécondation, les ovules … ». Et enfin elle a commencé à me… à me 
brancher sur la durée de vie des ovules, sur tout ça, et de fil en aiguille, on en est arr-… on en est arrivé à reparler de la pilule, de la stérilité. Et puis alors elles me disent: «Mais euh Mme… Mme Gauthier (qui est le professeur qui leur fait justement euh la contraception) nous a dit que c’était pas vrai, la pilule ça a… ça a jamais provoqué la stérilité, euh que …» Enfin, elles ont commencé à m’agresser. Impossible de leur faire entendre raison et de leur… de les reprendre… comme j’avais tenté de leur expliquer au début, tu vois, en leur disant, bon ben euh ce… les… les… à quel(s) niveau(x) euh agissait la pilule, mais que, par voie de conséquence, dans certains cas, euh il… il… ça pouvait effectivement entraîner des cas de stérilité, des stérilités d’ailleurs qui étaient pas forcément irréversibles, qui pouvaient n’être que provisoires, mais bon.

Éd. sex. (3)

Éducation sexuelle (3)

enregistrement

Et elles m’ont bran-… elles m’ont rebranchée là-dessus, alors là, bien sûr, elles m’ont… elles m’ont vraiment euh agressée, en me disant qu’on disait pas pareil avec Mme Gauthier, et que, il y en avait pas une qui disait la même chose, et que il fallait qu’on… qu’on s’entende parce que là, elles y comprenaient plus rien, elles étaient complètement perdues, et cetera. Il a fallu donc que je reprenne un peu, de A jusqu’à Z, tout ce que j’avais commencé à leur expliquer auparavant. Et puis, et puis, ben, je sais pas si le message est passé, parce que quand je les ai quittées à… à la fin du cours, à la fin de l’heure, ben il y en avait encore quelques-unes qui… qui avaient pas compris… si tu veux, que j’avais essayé de leur faire voir un aspect de la question.

Pâté chinois

Trois Québécois sont interviewés sur le pâté chinois (connu en France sous le nom de “hachis parmentier”, lointain cousin du shepherd’s pie). Parmi les locuteurs qui répondent aux questions, il y a un cuisinier, une diététicienne et un anthropologue. Après avoir abordé l’apparence et les recettes possibles du pâté chinois, les participants s’intéressent aux enjeux idéologiques, sociaux et culturels du pâté chinois.

Les locuteurs parlent avec beaucoup d’humour et d’animation. Ils ont tous un accent québécois assez prononcé. On le remarque aux voyelles nasalisées et à la grande ressemblance des [in], [on] et [an] (“suffisamment”, “tranché”), ainsi qu’à l’affrication des /t/ et /d/ qui deviennent [ts] de [dz] devant les [i] et les [u], par exemple “du”, prononcé [dzu]. Le niveau de langue est relativement familier: on notera entre autres l’utilisation du ponctuateur “là” rattaché en fin de phrase (“soyons honnêtes, là”). Les deux hommes ont un débit moyen (215 mots / min.) alors que la femme parle très rapidement (260 mots / min.)

Enregistrement

  • Première partie: L’apparence du pâté chinois [00:00 → 01:43]

Pour moi une des horreurs du pâté chinois, c’est son apparence une fois que c’est rendu dans l’assiette, c’est dégueulasse… ça a l’air du vomi, soyons honnêtes, là.

Pâté chinois (1)

  • Deuxième partie: Symbolique du pâté chinois [01:43 → 03:06]

Est-ce que vous trouvez que le pâté chinois justement, c’est un ciment national ou qu’au contraire, si vous voulez partir une guerre entre Québécois assis autour d’une table, demandez-leur leur recette de pâté chinois. Ciment ou objet de discorde?

Pâté chinois (2)

  • Troisième partie: Pâté chinois et pensée totalitaire [03:06 → 04:28]

Ce qui me frappe d’abord quand on regarde un pâté chinois, c’est l’extraordinaire rigueur avec lequel c’est mis en ordre… C’est carrément du lavage de cerveau: “Steak, blé d’inde, patates, steak, blé d’inde, patates!”

Pâté chinois (3)

  • Quatrième partie: Pâté chinois et morale [04:28 → 05:37]

Dans un pâté chinois, tout le monde le sait, on fait le contraire, on inverse l’ordre de la nature… C’est rien de moins que de contester la volonté du Créateur, ça!

Pâté chinois (4)

Pâté chinois (1)

– Mm, Guy F., chez vous, est-ce qu’on mangeait du pâté chinois?

– Ben on (n’) en mangeait pas très souvent, euh, heureusement euh parce que j’ai deux mauvais souvenirs d’enfance, parce que ma mère, qui était quand même assez bonne cuisinière, faisait un pâté chinois assez traditionnel et faisait ce que je considère une horreur totale: une tarte à la purée de pommes de terre

– Aaah!

– Et ça, je vous jure, que ça c’est vraiment un plat pour les prisons chiliennes, parce que {rires} je trouve ça, tu sais, une fois que tu as mangé ça, tu as de la difficulté à parler tellement tout… tout devient pâteux. Donc on (n’) en mangeait pas très souvent, mais moi ce qui me… le… le plus mauvais souvenir que j’ai, et c’est pour ça que quand j’ai fait une recette de pâté chinois… (parce que c’… c’… c’est une espèce de chose qu’on ne doit pas éviter

– Ouais

– euh en milieu québécois), je… pour moi une des horreurs du pâté chinois, c’est son apparence une fois que c’est rendu dans l’assiette, c’est dégueulasse, ça a vraiment l’air, je m’excuse de reprendre, de revenir sur ce que disait le monsieur, mais ça a l’air du vomi. Soyons… soyons honnêtes, là, soyons honnêtes.

– Il faut passer par-dessus, il faut passer par-dessus …

– Donc, c’est pour ça que le pâté chinois que je fais, il est suffisamment dense pour se couper comme une 
terrine, donc au moins

– Ah bon?

– dans l’assiette, tu as ce… ce… ce… ce… ce tranché de pommes de terre euh dans lequel je mets du sumac, donc ça la… ça les rosit un peu /XXX/ mais je… finalement ça a une consistance de terrine parce que…

– {rires} Poly-Fila ciment plâtre {rires}

– parce que, quoi que… quoi qu’on dise pour moi, ce qui apparaît dans l’assiette, quel que soit son goût, là, c’est quand même important.

– Ouais.

– Si, au départ, tu jettes un coup d’oeil dans ton assiette et que tu vois cette espèce de gibelotte de maïs mélangé(e) avec du… des restes de viande avec de la pomme de terre en purée, faut que tu aies joliment faim,

– C’est vrai que ça fait pas tellement nouvelle cuisine.

– même s’il est bon, faut que tu aies joliment faim pour le manger.

Pâté chinois (2)

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