Fantastic Teeth and Where to Find Them

By: Noha Gomaa, Schulich School of Medicine and Dentistry, Western University

ngomaa@uwo.ca

@DrNGomaa

Le français suit / French follows

Show me your teeth, and I will tell you who you are.” This almost 300-year-old quote by the French naturalist and father of paleontology George Cuvier was initially intended to describe how the structure of teeth varied by the type of diet that was consumed by different populations. Cuvier’s remark, although unintentionally, has proven to extend beyond its comparative anatomy connotation to portray the stark differences in oral health between socially advantaged and disadvantaged groups of the population. Oral health today continues to be determined by and reflect one’s social and economic conditions.

 

Observing such oral health inequalities gives rise to important questions around why social plight makes individuals more prone to oral diseases, and on the other hand, what makes fantastic teeth a trait of social advantage. The answer is a multi-factorial one in which several forces are at play. Good oral health has occasionally been attributed to one’s “good genes” that can be protective against acquiring some of the most common yet preventable oral diseases, such as dental cavities/caries and gum inflammation. However, genetic studies do not, on their own, fully justify the variation in oral disease risk, and are certainly unable to explain any oral (or non-oral) health inequalities. Along with the other determinants of health, an individual’s social and economic conditions can impact their access to resources such as quality dental care, adequate nutrition, and fresh produce, while deterring their consumption of sticky and starchy foods that are known to cause oral diseases. Variations in health-compromising behaviours such as oral hygiene practices and smoking have also long been considered as some of the main drivers of oral disease risk that are largely determined by one’s social stance. Earlier studies have however suggested that aiming to enhance oral health behaviours by educating patients about brushing and flossing, while definitely important, may arguably fail to yield the anticipated sustainable results—at least not for those with less resources.

 

Here, the role of psychosocial stress emerges. Chronic stress can result from the low-grade yet persistent exposures to adverse social and living conditions on a daily basis. Studies in psychoneuroimmunology have demonstrated the pivotal role of chronic stress in several health conditions. Stress acts on various biological responses, putting the hypothalamic-pituitary-adrenal axis in a constant activation mode. This in turn triggers a cascade of multi-system stress responses that contribute to the increased vulnerability to a multitude of diseases, including those of the mouth. Our team at Western University has been diving deeper into how the psychosocial environment and related chronic stress can “get under the skin and in between teeth” to become biologically embedded. In our previous clinical studies, we found that a higher accumulation of the stress biomarker cortisol in hair and saliva was linked to an increased risk of periodontal disease (inflammation of the tooth-supporting structures) in individuals of lower income. These patients also exhibited oral innate immune cells (neutrophils) that were primed to be more conducive of oral inflammation. In a large study of American children and adolescents, we found the risk of untreated dental cavities to increase with the multi-system cumulative biological toll of chronic stress, known as allostatic load. We noted this as being more evident in children from minority racial/ethnic backgrounds. More recently, we started investigating how social disadvantage and related chronic stress may increase oral disease risk by getting down to the level of the genes involved in oral disease initiation and progression. We anticipate providing insight into how oral health inequalities occur over the life-course, and why socially disadvantaged individuals become more susceptible to oral diseases than their more advantaged counterparts.

 

To this end, we can conclude that fantastic teeth may not just be found with good genes or oral hygiene. For many, they are a prerogative of affluence and access to enabling resources that can determine whether one becomes susceptible or resilient to oral diseases. Consequently, concerted multi-level solutions that target social and living conditions, curb psychosocial stressors (and their biological toll), and enable equitable access to quality oral health care, will continue to be key.


Mais où se cachent les dents étincelantes?

Il y a près de trois siècles, George Cuvier disait : « Montre-moi tes dents, je te dirai qui tu es. » À l’époque, le naturaliste français et père de la paléontologie faisait référence aux différences qu’il avait observées dans la structure dentaire de diverses populations selon le régime alimentaire. Il ne se doutait pas que ses mots seraient un jour repris dans un autre contexte que celui de l’anatomie, cette fois pour illustrer les inégalités en matière de santé buccodentaire entre les groupes socialement favorisés et les groupes socialement défavorisés. La santé buccodentaire demeure aujourd’hui un enjeu socioéconomique.

De telles inégalités en matière de santé buccodentaire soulèvent d’importantes questions : pourquoi les personnes socialement défavorisées sont-elles plus sujettes aux maladies buccodentaires? Pourquoi les dents étincelantes sont-elles un signe de statut privilégié? La réponse comporte plusieurs couches et implique différents facteurs. On a déjà dit qu’une bonne santé buccodentaire était due à une « bonne génétique » qui protégeait des maladies évitables les plus fréquentes telles que les caries et la gingivite. Or, la science génétique ne peut elle-même répondre entièrement de la variation du risque de maladies buccodentaires, et ne peut encore moins expliquer les inégalités en santé buccodentaire (ou même en santé de manière générale). La situation socioéconomique, au même titre que les autres déterminants de la santé, a une incidence non seulement sur l’accès à des ressources telles que les soins dentaires de qualité, l’alimentation saine et les fruits et légumes frais, mais aussi sur la propension à consommer des aliments qui compromettent la santé buccodentaire, comme les sucreries et les féculents. D’autres comportements nuisibles à la santé, par exemple la mauvaise hygiène dentaire et le tabagisme, ont aussi longtemps été vus comme d’importants vecteurs de maladies buccodentaires qui sont intrinsèquement liés au statut social. Des études ont aussi conclu que bien qu’il soit important d’enseigner l’hygiène dentaire – brossage, utilisation du fil dentaire –, cette pratique ne donne pas forcément les résultats escomptés, surtout chez les populations défavorisées.

C’est ici qu’entre en jeu le stress psychosocial. L’exposition continue à des conditions de vie difficiles et à un environnement social hostile, peu importe le degré, peut entraîner du stress chronique. Les études en psychoneuroimmunologie ont fait état du rôle central que joue le stress chronique dans l’apparition de plusieurs problèmes de santé. L’action du stress sur diverses réponses biologiques active de façon ininterrompue l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, ce qui provoque une succession de réponses multisystémiques au stress. Cet état accentue la vulnérabilité à une multitude de maladies, notamment les maladies buccodentaires. Notre équipe (en anglais seulement) à l’Université Western a cherché à mieux comprendre comment l’environnement psychosocial et le stress chronique qui en résulte arrivent à « entrer dans la peau et dans les dents » pour s’intégrer à la biologie. Dans le cadre d’études cliniques antérieures, nous avions constaté que l’augmentation de cortisol, un biomarqueur de stress, dans les cheveux et la salive coïncide avec une hausse du risque de maladies parodontales (inflammation des structures de soutien des dents) chez les personnes à faible revenu. Nous avions également trouvé chez ces personnes des cellules immunitaires innées (neutrophiles) qui favorisaient les inflammations buccales. Il est ressorti d’une autre étude de grande envergure, qui portait sur des enfants et des adolescents américains, que le risque de caries dentaires non soignées augmentait de pair avec l’accumulation multisystémique du fardeau biologique occasionné par le stress chronique, aussi appelée charge allostatique. Cette caractéristique semblait encore plus évidente chez les enfants issus de minorités raciales ou ethniques. Nous avons donc cherché à savoir si les inégalités sociales et le stress chronique qui en découle augmentaient le risque de maladies buccodentaires en regardant de plus près les gènes qui déclenchent et font progresser ces maladies. Nous espérons jeter une lumière sur les causes des inégalités en matière de santé buccodentaire et sur les façons dont elles se manifestent tout au long d’une vie, ainsi que sur les facteurs qui prédisposent davantage les personnes socialement défavorisées aux maladies buccodentaires que les personnes privilégiées.

En conclusion, nous pouvons dire que les dents étincelantes ne se cachent peut-être pas derrière la bonne génétique ou la bonne hygiène dentaire. Pour certains, elles sont simplement le reflet d’une bonne situation et d’un accès aux ressources qui sont essentielles à la santé buccodentaire. Il semble donc qu’il faille des solutions concertées et pluridimensionnelles qui amélioreront les conditions de vie et l’environnement social, qui apaiseront les stresseurs psychosociaux (et leur fardeau biologique) et qui assureront un accès équitable aux soins buccodentaires de qualité.

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